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Le rendez-vous ouzbek
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3 mars 2007

Dernier jour à Amrtisar (6 janvier 2007)

On s'imagine mal combien nous avons pu apprécier cette longue nuit réparatrice après l'effroyable journée de la veille et cet interminable voyage en bus ! Nous nous sommes offert un joli tour de cadran plus que réparateur et pouvons retrouver notre plus beau sourire pour aborder cette dernière journée indienne. Toute bonne journée digne de ce nom commence évidemment par un bon petit déj' que nous demandons en chambre avec comme plan secret d'aller déguster le tout sur le toit de l'hôtel avec vu sur le Golden Temple. Malheureusement nous devons battre en retraite car Marion arrivant sur le toit tombe sur le personnel de l'hôtel en caleçon et en train de faire sa toilette matinale sur le-dit toit... Bon, tant pis, nous retournons dans la chambre ce qui n'enlève rien à la saveur exquise des toasts. Ainsi rassasiés nous pouvons partir l'estomac rassuré à la découverte de ce que nous ne connaissons pas d'Amritsar.

Notre première destination est un temple... Ben oui, en Inde c'est plein de temples, c'est comme ça... Bref, nous jetons notre dévolu sr le dénommé Mata Temple et pour ce faire grimpons dans le premier Rikshaw qui passe puis se faufile en se rayant un chemn dans les ruelles étroites et encombrées, grouillant de monde et d'activité. Il finit néanmoins par s'arrêter et nous voici face au Mata Temple. Il est tout simplement inséré dans un pâté de maison et nous devons nous déchausser et confier nos godasses à la consigne avant de traverser la rue pieds nus. Comme toujours pour accéder au temple il nous faut traverser un pédiluve plus ou moins propre... Celui-ci est carrément un bouillon de culture mais on ne peut y couper et puis c'est ça l'aventure !!!

A chaque fois que nous découvrons un nouveau temple nous croyons avoir atteint les limites ultimes du kitch. Et pourtant à chaque fois nous en découvrons un autre qui les repousse encore plus loin lesdites limites !... Mais alors là, cette fois-ci croyez nous : le Mata Temple cdécroche sans contestation possible le pompon !

Nous entrons donc. Le Mata Temple est un temple troglodythique.... C'est à dire qu'il n'est pas troglodythe du tout (rappelons qu'il fait partie d'un pâté de maisons) mais qu'il a été bâti dans un style voulant faire penser à un truc troglodythe. Pour le coup ce n'est pas une grande réussite... Rien à voir avec la reconstitution de la grotte de Lascaux si vous voyez ce que je veux dire. Les murs en plâtres veulent imiter les parois d'une caverne mais l'artiste avait dû être recalé aux Beaux-Arts... La réalisation est peu convaincante et la peinture l'est encore moins... En gros c'est à peu près aussi réaliste que les décors d'un train fantôme à la foire du trône ! On a déguisé des couloirs en sortes de boyaux tantôt en montant, tantôt en descendant et certains même passant en extérieur au dessus de la rue.... Oui, vraiment, exactement comme les trains fantômes !!! Et la comparaison ne s'arrête pas là : en effet les boyaux et salles sont agrémentés de niches dans lesquelles trônent les statues les plus hideuses du monde ! Ils sont tous là : le dieu de la laideur, celui du bariolage et celui du grotesque côtoient la déesse du kitsh et celle du mauvais goût !!! Certaines salles sont entièrement mosaïquées de morceaux de miroirs poussant le kitshissime au delà de toute limiteavec des autels au milieu portant quelques autres statues bien peu crédibles et qui rempoirtent pourtant un succès certain si l'on en juge par les nombreux billets qui lui ont été offerts en offrande... Comme si les dieux allaient faire leur comissions au bazar du coin ! J'y vois de la manipulation de masse intéressées et de la crédulité, mais bon, je ne détiens pas non plus la vérité universelle... - un peu plus loin encore nous devons ramper dans un boyaux étroits puis patauger dans un autre avec de l'eau jusqu'au dessus des chevilles, une eau que l'on peut qualifier de saumâtre idéale pour pieds en manque de champignons... Y ramper est paraît il miraculeux puisque cela rend fertile la plus stérile des femmes... Si elle y survit en tout cas !!! - Enfin à la fin du parcour nous atterrissons dans un grand hall entouré d'autels divers et variés toujours dans les même tons et cernant un autel central dans lequel est disposé un grand cadre arborant la photo d'une sorte de bonne soeur à  grosses lunettes. Ce n'est pas mère Thérésa mais probablement sa soeur jumelle répondant au doux nom de Lal Devi, c'est une sainte de l'hindouisme du Xxème siècle et ce temple lui est dédié... - En conclusion le Mata Devi c'est... improbable.

Et si un jour vous venez vous aussi sur Amritsar, bien sûr vous irez flâner au bord du grand bassin du Golden Temple et vous immerger dans l'atmosphère extraordinaire de ce haut lieu sikh... Pourtant il serait bien dommage de partir de la ville sans avoir vu le Mata Temple qui est probablement son antithèse... C'est un autre genre mais vraiment, ça vaut le coup d'être vu !

Pas de quoi y passer la journée cependant, aussi nous quittons les lieux et traversons à pied toute la gare qui jouit à ce moment là d'une lumière absolument magnifiquequi incite Marion à faire entrer l'argentique en surchauffe ! Les photos promettent de valoir le détour mais il vous faudra attendre le développement papier ! - Puis nous filons par une petite ruelle tranquille qui passe près d'un endroit des indiens sont en pleine partie de volley... Une scène inatendue, ainsi donc les indiens aussi ont des loisirs ?!!!... L'un d'eux nous invite d'ailleurs à venir jouer avc eux mais nous déclinons l'offre et nous éloignons en souriant pour déboucher cette fois sur une grande esplanade (ou terrain vague, c'est selon) où des enfants miséreux jouent au cricket, 2 ou 3 d'entre eux interrompant leur jeu pour tenter mollement et sans conviction de mendier quelques roupies avant de retourner à leur partie. Enfin nous rrivons là où nous voulions arriver : le Sri Durgiana Temple censé être  la version hindoue du Golden Temple.

Ouais... De très loin alors. Certes il y a un très grand bassin au milieu duquel est planté un temple vaguement doré auquel on accède par un pont. La ressemblance s'arrête là. Pour le reste c'est sale, c'est moche, c'est mort... Et c'est même pas rigolo !!!!! ...... Circulez y'a rien à voir ! Et nous circulons en filant en direction du Golden Temple par les ruelles de la vieille ville qui offre toujours le spectacle habituel des villes indiennes entre grouillement humain, misère, saleté, bruit et dépaysement total. N'empêceh que c'est au milieu de tout cela que nous dégôtons un gâteau absolument irrésistible aux noisettes, noix et je ne sais quoi. Marion lui aurait volontiers réglé son compte sur le champs mais je préfère pour ma part qu'on se trouve un petit coin peinard pour en prfiter pleinement. Mon extrême sagesse l'emporte mais de justesse je crois... Nous élisons le Jallianwala Bagh pour laissr parler nos papilles.

Le Jallianwala Bagh est un parc calme et agréable inséré entre les murs de la ville auquel on accède par une minuscule porte. Le parc en lui même n'aurait vraiment rien de particulier si une grande pancarte ne détaillait pas les évènements dramatiques qui s'y sont déroulé. Cet endroit est un lieu chargé d'histoire devanu le symbile de l'oppression et de la barbarie britanique puisque c'est précisément ici que les troupes anglaises massacrèrent pas moins de 2000 indiens qui manifestaient pacifiquement selon les préceptes du mahatma Gandhi. Ceux qui ont vu le film « Gandhi » se rappelleront surement cette scène de fusillade... Et bien c'était là ! Certains murs sont donc précieusement conservés, l'impact des balles britaniques qu'ils arborent témoignant du « martyr » des victimes... - En outre le parc est doté d'agréables pelouses qui réhaussent le goût du gâteau ! Un absolu régal !...

Nous voici prêts à affronter la fin de cette journée qui nous emmène dans les ruelles commerçantes dédiées aux tissus Marion ayant en tête de trouver denouveaux morceaux de tissus ou sarees. Malheureusement ce n'est pas la joie en ce sens que la rue ne propose pas, loin s'en faut les plus belles étoffes que nous ayons vu depuis le début de notre voyage. Nous finissons néanmoins dans une boutique dont le tenancier se met immédiatement en 4, perpétuelleme,nt en mouvement nous avons tôt fait de lui avoir fait déballer les ¾ de son stock ce qui n'est pas peu dire ! C'est seulement une fois qu'il a eu fini de mettre son magasin sans dessus-dessous que Marion décide que rien ne lui plait et nous partons... Nous pourions nous ettendre à ce que le vendeur soit un peu amère, mais non, il nous couve de sourires. Pas rancuniers le type !!!

Marion n'a pas encore entièrement franchi le seuil qu'elle a un sursaut doublé d'un mouvement de recul ! J'en comprend vite la cause car dans cette ruelle étroite nous nous retrouvons nez à trompe avec un énorme éléphant tout peinturluré de bleu et équipé de cloches comme les vaches de nos alpages, il est en outre cornaqué par deux types...Le rue ne leur va pas comme un gant, ils y sont un peu à l'étroit, le débonnaire pachyderme s'accrochant aux étals des échoppes tandis que les deux cornacs se débatttent pour leur part avec les guirlandes de papier brillant tendues au dessus de la rue à l'occasion de la grande fête d'Amritsar... Vision fugace qui dispariat aussi vite qu'elle est apparu et nous laisse pantois sur le trottoir !!!

Et pour terminer la journée on ne change pas la recette sauf que c'est la dernière fois : direction le Golden Temple ! Désormais fidèles du site nous en connaissons les entrées dérobées et choisissons d'entrer par un petit parc qui y est accolé pour la simple raison que nous n'aimons pas laisser nos chaussures à la consigne. Nous nous déchaussons certes, mais mettons nos pompes dans le sac à dos. Et nous revoilà à déambuler autours de l'extraordinaire bassin sur lequel semble flotter cet incroyable temple d'or, le tout cerné d'une enceinte blanche immaculé. Et toujours cette même atmosphère : les chants diffusés par les hauts parleurs, les sikhs qui font leurs ablutions, les autres qui tournent autours du bassin. Toujours des figures tout droit sorties d'un livre d'images, ces indiens en saree et turban, poignard à la ceinture qui se prosternent en entrant dans l'enceinte, ces « prêtres » enfermés dans leurs alvéoles, comme des poissons dans un bocal, qui récient sans fin d'énormes bouquins... J'en repère un qui de toute évidence fait semblant tant ses mouvement de tête de droite à gauche semblent exagérés et peu naturels ! Pour sa part Marion fait toujous sensation avec ses cheveux blonds qui dépassent de son foulard (il faut aussi avoir la tête couverte). Des gamins la regardent en rigolant, d'autres appellent leur mère, et d'une manière générale elle est sans cesse dévisagée mais pas d'une manière dérangeante je pense. C'est de la curiosité, de l'étonnement et finalement une moisson de sourires sympathiques... Je repère néanmoins un fidèle installé en tailleur au bord du bassin face au Golden Temple qui n'a de cesse de l'épier du coin de l'oeil. Curieusement je constate qu'à chaque fois que je tourne mon regard sur lui cela a le puissant effet de leplonger dans une méditation d'une profondeur extrême ! Je ne soupçonnais que se dégageait de moi une telle puissance spirituelle !!! J'avoue que je m'amuse de son cirque pendant un petit moment en lui lançant régulièrement de subits et réprobateurs regards surprise pour me délecter de la fulgurance avec laquelle il entre en transe ! Quel comédiens !!!

Pendant ce temps là, Marion qui s'est elle assise au bord du bassin s'est mise à se dandinner d'avant en arrière, comme une vraie ? Serait-il possible qu'elle aussi ait succombé à la haute spiritualité du lieu ? Il n'en est rien, c'est juste qu'elle se caille !!! Nous reprenons donc notre tour de bassin jusqu'à ce que nous arrivions en face du ponton qui mène au Temple d'Or, surprise : la queue est devenue presque innexistante ! C'est une aubaine  saisir et nous allons enfin voir à quoi ressemble l'intérieur de ce lieu hautement sacré... Nous ne sommes pas déçus par l'ambiance surréaliste qui règne à l'intérieur ! L'intérieur et magnifiquement et richement sculpté et décoré même si on a avec bon goût installé des fils électriques apparant et qui pendouillent ainsi que d'affreuses horloges Conforama qui jurent un peu...

Le centre du Temple offre un spectacle incroyable ! Entouré de petites barrières dont les fidèles font le tour trône un chef Guru ! C'est lui qui chante ce qui est retransmis à l'extérieur par les haut-parleurs. De temps en temps il attrape une sorte d'énorme plumeau en immenses plumes blanches qu'il agite avec légèreté, comme pour chasser les mouches !... Sauf que je ne crois pas que ce soit le but réel de la manoeuvre...A sa droite il y a une clique sacrée qui joue sur des instruments sacrésaussi je le suppose pour l'accompagner tandis qu'à sa gauche deux autres gurus (ou Guru-assistants) sont occupés l'un à distribuer des morceaux d'étoffe bénis (contre espèces sonnantes et trébuchantes), l'autre à ratisser pour en faire des tas les montagnes de billets que la foule leur jette ! Il utilise pour cela une sorte de ratelier semblables à ceux utilisés dans les Casinos... De l'argent qui sera utilisé pour l'entretien du Temple mais aussi pour dispenser des milliers de repas gratuits chaque jours à l'attention des miséreux et des pélerins...

A l'étage un autre prêtre est agenouillé devant un énorme bouquin, gageons qu'il s'agit du fameux livre sacré pour la conversation duquel te temple est fait. Après avoir fait le tour des étages et contemplé un bon moment la perpétuelle cérémonie quis e déroule au sein du temple nous sortons et quittons définitivement le sanctuaire. De nouveau nous nous laissons aller à un repas pantagruellique à la même adresse que la veille, et de nouveau nous ne parvenons pas à finir nos assiettes : c'est donc cela avoir les yeux plus gros que le ventre ?

Enfin nous réalisons qu'il nous faut absolument changer nos roupies en dollars car demain nous prenons l'avion et que ce sera dimanche ! Les banques seront fermées !... Branle-bas-de-combat : ça urge, d'autant qu'il est déjà tard ! Nous voilà donc à embarquer sur un cyclo-pousse à destination d'un endroit où l'on pourra réaliser le change. Rapidement nous avons mauvaise conscience car le type qui pédale, la cinquantaine, est tout gringalet et en chie des ronds de chapeau pour nous tracter à travers le trafic humain et de véhicules de la ville. Quels pachas nous faisons !!! Mais quand on arrive à une côte pour enjamber la voie ferrée ça e est trop, il cale et nous sautons du cyclo-pousse pour pousser malgré les protestations de notre pilote ! - Nos faisons le change sans problème et notre Poulidor remonte en selle pour nous ramener ! Cette foi-ci nous n'attendons pas qu'il soit cuît pour sauter et à la moindre difficulté nous mettons pied-à-terre pour l'aider à pousser malgré toujours ses protestations. Enfin une fois arrivés à destination nous le payons pas loin du double du tarif innitialement demandé ce qui reste une somme dérisoire ! Il l'a amplement mérité et nous remercie chaleureusement de son plus beau sourire partiellement édenté.

C'est la dernière nui en Inde. Demain matin nous partirons pour l'aéoport et rentrer à Tashkent. Nous nous endormons comme des bienheureux.

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Commentaires
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J' ai beaucoup aimé le sens de la méditation de Marion au bord du bassin : elle avait froid, minou.... Vous êtes aussi des clients modèles pour les cyclos-pousse, à chacun ses offrandes.... Un régal de plus à vous lire.
Le rendez-vous ouzbek
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