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Le rendez-vous ouzbek
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29 septembre 2007

« LA » journée de galère en vallée de Shamshi (03 juillet 2007):

Quelle excellente nuit nous passons dans cet endroit paisible en fond de la vallée de Shamshi que nous devrions remonter encore aujourd’hui pour en franchir le col après-demain. Il est 8h30 quand nous nous extirpons de la douce chaleur de nos duvets presque trop performants d’ailleurs ! Il fait très beau temps malgré la présence déjà de quelques nuages hauts. Mais « nuage du matin : flotte sur leShamshi__24_ groin » dit un vieux proverbe euh….à moi ! Surtout au Kirghizstan ! Sauf qu’à ce moment là du périple nous n’en avions pas encore trop pris conscience…

Tandis que Marion finit sa nuit je pars faire ma toilette et reprends le chemin pour passer le virage suivant devinant qu’un ruisseau coulerait peut-être dans le talweg. Non seulement il y a un beau ruisseau mais en plus une grosse baraque en bois ! Tandis que je me fais une toilette intégrale dans l’eau fraîche du ruisseau j’observe la maison : pas âme qui vive, pas de chien, pas de bétail. Visiblement c’est vide et je m’approche donc puis pousse la porte : c’est ouvert ! Merde alors ! Nous avons campé à 150 mètres d’une grosse baraque vide… Qu’importe d’ailleurs puisque nous avons si bien dormi sous la tente. Il y a un certain bordel pour ne pas dire un bordel certain là-dedans. Parmi les peaux de bête, les trucs indéterminés et les quelques meubles il y a un joli, rustique et crade coffre en bois, la cuisine est équipée d’un réchaud à gaz et à l’étage il y a 2 lits à bout de souffle.

Je m’en retourne à la tente au moment précis où Marion en sort et nous prenons notre petit déjeuner toujours avec ces affreuses céréales,Shamshi__30_ mais il faut bien partir avec quelque chose dans le ventre ! Et puis quoi ! C’est l’aventure ou pas ?!!! (lol). Puis c’est le rituel habituel du séchage des duvets et de la tente sous les premiers rayons du soleil, puis du pliage des tapis de sol, de la compression des duvets, du pliage de la tente, de la vaisselle du matin et enfin du reconditionnement du sac avant de nous remettre en route.

Le paysage est assez beau quoiqu’un peu monotone dans son interminable verdure : celle des alpages, celle des arbres et même celle de la rivière ! Heureusement les nuages jouant avec les rayons du soleil offrent ce jeu d’ombres et de lumière si particulier de l’Asie Centrale ou à la Mongolie (et qui n’est pas sans rappeler l’Irlande ! dixit Marion). Mais comme souvent en montagne, chaque virage ne fait qu’en cacher un autre et nos avons vraiment l’impression que nous n’en verrons jamais le bout. Et parce qu’une journée de marche au Kirghizstan n’en serait pas une sans cela nousShamshi__21_ butons bien sûr sur la large rivière et n’avons d’autre choix que de la traverser à pied puisqu’aucun pont même approximatif ne se porte à notre secours ! Va pour la traversée où je pars en éclaireur. Il y a de l’eau jusqu’au fesses avec un certain bouillon mais en se stabilisant avec les deux bâtons ça passe bien et Marion peut me rejoindre et nous reprenons notre marche de l’autre côté toujours sur un sentier bien marqué. Et je vous le donne en mille : nous n’avons pas fait 300 mètres que nous revoilà face à la même rivière à retraverser ! Ca promet cette journée ! Et en plus le passage a l’air nettement plus délicat. Nous optons finalement pour une solution alternative qui consiste à poursuivre sur cette rive en gravissant les raides pentes d’excellent rocher qui dominent la rivière. L’exercice s’avère plus facile que prévu et nous avons tôt fait de rejoindre le replat suivant.

C’est ici que nous rencontrons notre premier campement ! Je ne sais pas si l’espèce de tente informe peut être qualifiée de yourte mais eShamshi__20_n tout cas ce sont les premiers qui n’ont pas de construction en dur que nous croisons ! Notre passage ne passe pas inaperçu d’autant que comme nous parlons un peu russe nous pouvons engager la conversation et les renseigner sur les question majeures qu’ils se posent : d’où sommes nous, d’où venons nous, où allons nous ? Song Kol ?!! A pied ?!!! Ricanements……Ils ont 6 ou 7 à vivre ici, sous cette tente de toile pour toute la saison d’été. Devant la tente une sorte de chaudron est sur le feu avec un liquide jaunâtre tandis qu’un peu plus loin une pile de boules jaune vif attendent leur sort : ce sont les femmes qui fabriquent le beurre qui sera vendu dans je ne sais quel bazar. A quelques pas un troupeau de chevaux paresse dans l’herbe : en voilà qui ont la belle vie ! En liberté dans ces herbages, que demande le peuple équidé ?!!

Mais nous ne faisons que passer car notre route est longue et nous reprenons donc notre sentier qui s’enfonce apparemment sans fin dans cette vallée qui s’encombre peu à peu de nuages gris foncés peu engageants. Aujourd’hui encore, nous risquons d’y avoir droit ! Shamshi__26_Pour l’heure nous montons à flanc de montagne sur de très vagues sentes qui traversent une merveilleuse prairie couverte de fleurs violettes (des espèces de géraniums selon ma botaniste) qui nous montent jusqu’à mi-cuisse ! C’est le vraie beau moment de la journée sauf que c’est ici précisément que la pluie se met à tomber, et pas la peine d’essayer de monter la tente sur cette pente qui n’offre aucun replat fut-ce-t-il minuscule… La pluie se renforce et détrempe bientôt non seulement les randonneurs mais aussi et surtout couvrent la végétation d’eau, ainsi ces grandes étendues fleuries si bucoliques et plaisantes sont-elles transformées en infernale piscine où nous nous trempons jusqu’aux os !!!! Ce n’était pas une journée folichonne, ça devient bien vite une journée de merde !

Et comme ce n’est pas suffisant nous voilà en train de patauger dans un mini marécage interminable à travers lequel coure un large ruisseau aux eaux glacées qu’il nous faut traverser 100 fois ! Cette pluie, ces marécages, ce ruisseau à la noix, tout devient vite insupportable et je mentirais si j’affirmais que je n’ai pas râlé du tout. J’en ai tellement plein le dos que je finis même par marcher pieds nusShamshi__23_ pour ne plus me remplir les godasses à chaque pas. Enfin pour couronner le tout nous arrivons à une bifurcation où la vallée se scinde en deux. Laquelle choisir ? La boussole me dit entre les deux ! Que faire ? C’est finalement Marion qui se remémore notre cavalier qui nous avait dessiné un plan par terre et qui insistait à un moment pour nous dire « pas à gauche ». On ne sait foutrement pas si c’est de cet endroit qu’il parlait mais puisque nous hésitons, va pour la droite ! l’intuition féminine étant ce qu’elle est, le choix s’avèrera être le bon !

Mais pour l’instant nous devons remonter encore et toujours cette vallée toujours à moitié dans les marécages, à moitié dans la rivière. Mon humeur est désormais au plus bas, sans doute est-ce la raison pour laquelle décide de marcher à distance… Enfin nous quittons la zone humide bien que nous soyons toujours sous la pluie et vers l’altitude de 2800 mètres nous trouvons un bon replat couvert de hautes herbes trempées. Pas le choix, ce sera ici que nous dormirons et que nous montons la tente. La perspective de cette nuit couchés dans l’eau finit de me rendre imbuvable de mauvaise humeur. Mais bon, quand les éléments sont contre nous que pouvons nous faire sinon râler ?!!!! Il est à peine 16h00 lorsque Shamshi__28_nous nous engouffrons sous le nylon pour attendre le soleil du lendemain matin… peut-être…Pour l’heure le ciel et la montagne sont complètement bouchés et comme il n’y a pas de tonnerre je crains que ce soit du mauvais temps durable qui s’installe. Le problème c’est que pour pouvoir nous situer demain matin et trouver le bon col il nous faudra au minimum de la visibilité, sinon je n’ose même pas imaginer que nous dussions rester ici plusieurs jours voir pire : redescendre !!!!

Et seul une plaquette de chocolat arrive à me consoler un peu. Lasse de mon humeur, Marion décide de s’endormir jusqu’au lendemain matin ! Quant à moi je m’ennuie comme un rat crevé à écouter la pluie tomber sur la toile, la rivière, le vent et à regarder sans fin cette maudite carte… Si demain ça ne passe pas, et si par malheur nous devons encore redescendre toute cette interminable vallée je renonce à tout le séjour !!! Temps de chiotte !!! Je sais bien que je ne l’aurais pas fait mais ça me soulage de râler intérieurement en me le disant. Et je tire une conclusion sans appel pour les prochains jours : au Kirghizstan on se fait rincer tous les jours à partir du milieu-fin d’après-midi. Demain et les autres jours ce sera départ matinal à 8h00 dernier carat et tente plantée avant 15-16h00… Qu’on se le dise !!!

Quelle sale journée ! Je m’en rappellerai de la vallée de Shamshi !

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Commentaires
N
Super les vacances ! ...<br /> Enfin ! "chevilles trempées, moral d'acier..." proverbe heu...... à moi ! <br /> C'est l'aventure ou pas..... lol !!!!! <br /> re-rires....
.
Ce n'est pas pour rien qu'il existe des chevaux au Khirghistan et du chocolat !!!!! Vous avez dit : parapluie ????
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