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Le rendez-vous ouzbek
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11 janvier 2009

Les premiers jours d 'approche

(voir album photo "villages Gurung")

A peine deux jours après l'atterrissage, nous sommes déjà sur les sentiers. Le temps de faire deux ou trois agences de trek à Katmandu pour avoir quelques informations sur la praticabilité des sentiers et à quelle altitude on trouve la neige ; de faire aussi les 7 heures de trajet en bus entre la capitale et Pokhara et de payer nos permis de trek à l'Anapurna Conservatory Area. Et hop, l'aventure est lancée : descendre du taxi au coeur d'un petit village et de se laisser glisser entre les murets de pierre. Les premières impressions sont fortes.

au_soleil___LumliLes maisons sont charmantes avec leurs toits d'ardoises et leurs murs en pierre. Au dessus des toits des terrasses, sèchent le maïs et l'ail. Les citrouilles y prennent le soleil. Parfois même, le symbolique chiffre 1, signifiant l'unité, gravé sur une ardoise, vient compléter le tableau qui se découpe sur fond de verdure. Tout prêt, contre la façade, des rondins de bois, fermés à chaque extrémité et tenus par des lacets de cuir font un excellent abri pour les abeilles. Le miel de la vallée est délicieux ! Abritées, les terrasses, sont recouvertes d'un enduit à base de terre rouge. Les fenêtres de bois finement sculptées et très colorées tranchent sur la glaise tandis que de profondes nacelles tressées se balancent aux poutres. Les enfant y sont endormis au rythme du vent, à l'abri des saris.

Car tout se passe dans la cour, devant la maison : on y cuisine, on y coupe du bois, on y fait la vaisselle ou on y lave le linge, on y allaite et l'on y fait sa toilette. Le foyer est décentré et sous les regards de tous. Les moments forts du quotidien semblent d'ailleurs partagés : les grandes lessives au lavoir, les corvées de bois, l'approvisionnement en eau à la source. Il en va de même pour les travaux de saison : les récoltes, le stockage des grains, les plantations... et même la construction d'une nouvelle habitation qui mobilise une bonne partie du village.

buffle_au_reposCe sont de vertigineuses terrasses qui encerclent les hameaux, plantées en cette saison de colza ou de luzerne, la plupart en friche. Ainsi les buffles sont au repos dans les étables et mâchent laconiquement leur foin. Pourtant, il n'est pas difficile d'imaginer ces bouts de terre recouverts d'eau, avec les bêtes attelées pour retourner la terre et préparer de nouvelles récoltes de riz et d'orge. Il n'est pas difficile de recolorer les paysages en vert, tandis qu'en cette fin de mois de décembre, les enfants enfument les jardins endormis par l'hiver. Certains lopins sont néanmoins maintenus pour la soupe, avec des choux et des pommes de terre. Ils sont entretenus à force de coups de couteau Gurung, arme et outil à la fois, indistinctement utilisé par les hommes ou les femmes.

Les femmes Gurung, comme dans nombres de vallées himalayennes, sont au cœur des activités du village. Ce sont elles que l'on croise chargées de paille, de feuillages ou de bois. Les "dalo", grands paniers tressés que l'on tient au front, semblent être leur plus meilleur ami. Ce sont elles qui entretiennent les cours des maisons, qui cuisinent, qui lancent les moulins à eau pour moudre le grain et qui sont chargées de l'éducation des enfants. Petits elles les portent dans leur dos et les maintiennent à l'aide d'un simple bout de tissus. A eux de faire le reste pour garder l'équilibre!mon_Himalaya___moi

Mais dès qu'ils commencent à marcher, ils faut grimper. Il s'agit d'agrandir l'espace de vie de la maison à celui des propriétés voisines. Plus grands, on évite de monter jusque chez son ami qui vit au-dessus. On crie ou on siffle pour communiquer. Tandis que d'un village à l'autre de la vallée, les porteurs sont là. On transporte les vivres à dos de mules en bas, puis à dos d'hommes quand les chemins se font trop escarpés. Les bêtes s'annoncent par des clochettes tintinnabulantes et les cris du jeune homme qui les mène. Les hommes, eux, avancent silencieusement, dans un petit bruit de claquettes sur les marches de pierre. Ils sont aussi chargés que les bêtes, jusqu'aux bouteilles de gaz pour le confort des touristes dans les lodges : un douche, un repas chaud, une salle à manger douillette...

Un même parcours se répète plusieurs fois par jour : on descend à la rivière perdue sous la végétation, on passe un pont de singe et on remonte un escalier inégal et raide jusqu'aux prochaines terrasses où nous attendent les mêmes scènes d'un autre temps. Le premier jour : Lumli, Chandrakot, Bhichuk et enfin Landrukh où nous faisons la connaissance de ces fameux "lodges". SUPER! Sommaire mais propre et avec un certain charme... Sans compter le saut d'eau chaude pour se laver : grand luxe après la journée de marche dans ces escaliers éreintants! Deuxième jour, Chomrong via Neaw-Bridge. De là, les villages laissent place à un sentier où s'égrainent les refuges uniquement. L'ethnie Gurung n'a pas peuplé les pentes au-delà de 2000 mètres. Après ça, les deux derniers jours sont différents. Changement de paysages. Nous sommes la tête dans les hauteurs, happés par les sommets qui déchirent parfois les nuages et passent au dessus des toits, au-dessus de la forêt qui se fait dense et humide, puis au dessus des pentes escarpées d'une vallée de plus en plus encaissée...la_paille___Chomrong

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