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Le rendez-vous ouzbek
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3 février 2007

Rishikesh ! (27 décembre 2007)

Ceux d'entre vous qui ont bien suivi (j'ai les noms des autres !....) savent que nous venons juste d'arriver à Rishikesh en ce milieu d'après-midi du 27 décembre... Après avoir traversé puis dépassé le centre-ville nous atteignons les zones touristiques de la ville qui se scinde en deux parties : Swarg Ashram et un peu plus loin au Nord le Lakshman Jhula. Le tout s'étale sur le bords du Gange dont j'estime la largeur à 120 - 150  mètres alors que nous ne sommes encore que dans son berceau himalayen ! C'est fou ! Cette fois-ci nous avons vraiment commencé à pénétrer dans la plus haute chaîne du monde car la ville est immédiatement bordée d'un flanc de montagne abrupt quoiqu'encore assez peu élevé, et verdoyant, genre jungle innextricable, duquel surgit le Gange. Le fleuve s'y écoule paisiblement bien qu'il sorte juste de gorges où il était plus chahuteur, et tout le long de Rishikesh il offre de nombreuses et vastes plages de sable fin, comme à la mer, preuve de sa puissance érosive.

Le Rikshaw nous a arrêté sur la rive opposée à celui où nous désirions aller mais il y a une explication : aucun véhicule ne peut traverser270_Moi_et_la_vache_sur_Lakshman_Jhula les ponts (motos exeptées...). Car c'est devant un pont qu'il nous a arrêté. Oui, mais quel pont ! C'est un superbe pont piétonnier suspendu, on dirait presque le pont d'Aquitaine !!! (bon d'accord, en maquette...). Pour l'atteindre nous devons descendre par des ruelles étroites et en escaliers (un peu comme certains villages corses) bordées d'échoppes vendant toutes sortes d'objets destinés aux visiteurs... Nous avons repéré sur le guide quelques hôtels tous situés sur l'autre rive et donc nous traversons le Gange sur ce pont qui bouge sous le poids des piétons qui l'empruntent. - De l'autre côté une ruelle animée, piétonière et... propre nous attends. Un type nous aborde, évidemment, pour nous "mener" à notre hôtel ! Mais c'est pas possible ça ! On ne lui a rien demandé !... Mais rien à faire il nous emboîte le pas... Volontairement je traîne les pieds pour marcher à distance car j'en ai marre de toujours me coltiner ces types qui s'imposent. Une fois arrivés à l'hôtel nous faisons comme s'il n'étai pas là... Ira-t-il quémander une commission ? Nous n'en avons pas la moindre idée, et d'ailleurs c'est le cadet de nos soucis ! Mais c'est quand même hautement probable...  L'hôtel est très bien et les chambres surprenamment accueillantes ! C'est dit, nous resterons ici !

Juste le temps de poser les sacs et nous ressortons pour déambuler dans les ruelles de Swarg Ashram d'autant qu'il parait que le soir il y a207_Un_sadhu___Rishikesh une cérémonie à ne pas rater... Tout le quartier étant piétonnier c'est un vrai bonheur de pouvoir se promener sans craindre de se faire écraser à chaque seconde et sans avoir perpétuellement des klaxons surpuissants qui nous cornent à bout portan dans les tympans. Les ruelles sont assez propres et moult vaches (sacrées bien entendu...)223_Un_p_lerin semblent perdues en plein milieu de cet environnement urbain, mais bon... c'est l'Inde ! - Mais surtout nous sommes frappés par la quantité hallucinante d'ascètes de tout poil qui grouillent dans tous les coins. Il y en a partout, de ces types pieds nus ou en savates, cheveux en vrac ou enturbannés ou encore arborant dread locks, collier de perles, petite musette en bandoulière, sorte de toge + châle, bâton de pélerin dans une main et incontournable gamelle en zinc dans l'autre.... Ce sont presque des images d'Epinal (sauf que les images d'Epinal j'ai toujours trouvé ça super moche...). La plupart nous saluent au passage espérant probablement une petite pièce mais en revanche ils ont la bonne idée de ne jamais s'aggriper à nos manches et nous suivre comme des petits chiens. Ils sont là, ils vivent dehors de ce que veulent bien leur donner les gens, ils sont souriant et dégagent beaucoup de sympathie... Bref, ils ont vaguement l'air de traîne-savates mais il est évident qu'ils l'ont choisi et ne le subissent pas, ils sont heureux comme ça... C'est vraiment un choix de vie, c'est surprenant et difficilement compréhensible peut-être pour nos esprits d'occidentaux. Nous regardons tout celà avec curiosité, pleinement conscients que bien des choses nous échappent. L'Inde est fascinante !

Nous atteignons bientôt une espèce de sanctuaire au bord du Gange en vis à vis d'un grand ashram. L'endroit est très kitch bien sûr, en particulier cette grosse et moche statue de Shivah ou Krishna (si ça se trouve...) assise en lotus sur un banc de galet dans les eaux du fleuve... Puis la ruelle devient galerie couverte avec plein de petits magasins sur les côtés plus quelques vendeurs à la sauvette dont l'un propose des calendriers d'un kitch extraordinaire ! Nous nous jrons d'en acheter avant de partir, ce que nous ne ferons d'ailleurs pas. Cest également dans cette portion de ruelle couverte que se trouve le resto que nous adopterons pour tous nos repas à Rishikesh
...  - 205_Rishikesh__plus_kitch_tu_meurs__Et puis tout à coup, ça y est, nous commençons à entendre de la musique, un peu d'agitation ! C'est le moment ! et nous nous précipitons au sanctuaire, laissons nos godasses à la consigne et c'est partie pour le truc le plus insensé, le plus hallucinant sans doute de tout le voyage...
Du sanctuaire un grand escalier descend face à la statue (cf. photo) jusqu'à une placette qui borde le Gange et au milieu de laquelle trône un foyer allumé . Sur les marches et des deux côtés du foyer une224_Mise_en_place_de_la_c_r_monie foule d'enfants tous vêtus de tuniques oranges sont assis en rangs d'oignons. Derrière eux ont pris place les pélerins hindous mais aussi quelques illuminés occidentaux qui n'ont pas fini de nous faire rire !!! Sur les marches des micros ont été disposés et une sorte d'orchestre d'enfants est installé. D'ailleurs il joue de la musique sacrée tandis que tous les enfants oranges chantent de chants sacrés en se balançant de droite et de gauche tapant dans les mains, probablement aussi de manière sacrée !!! Le spectacle est déjà surprenant. Pour notre part nous nous sommes instalés en surplomb par rapport à tout cela ce qui nous donne une vue d'ensemble que nous ne regretterons pas ! Nous avons d'ailleurs tôt fait de repérer un groupe de 3 ou 4 occidentaux tellement à fond dedans qu'ils en sont ridicules. Assis en position du lotus, les mains ouvertes sur les g227_Une_adepte_ridicule__enoux, en tunique bien sûr pour l'une d'elles (lol !), ils se dandinent d'avant en arrière les yeux mi-clos au rythme de la musique en faisant un cinéma pas possible !!! Quelle rigolâââdeu !!! L'une d'entre elle retient ses larmes (celle de la photo mais là, c'était au tout début, elle était pas encore à fond...) tandis que sa copine compatissante la réconforte de sa main amicale. Grotesques nous semble un mot bien faible pour les décrire... Et bien sûr elles ont un panier à offrande de tout près à leurs pieds, en signe d'humilité elles ont évidemment pris le modèle King Size, limite une péniche ! Vraiment nous sommes ravis de leur présence tant elles sont ridicules... Même les indiens hindous de pure souche n'en font pas ne serait-ce que le dixième de leur sketche !

Bref, l237_Une_paum_e__a musique, les chants continuent et le feu brûle dans le foyer central tandis que la nuit s'est installée; Régulièrement les oranges se retournent vers le haut des marches, visiblement quelque chose doit arriver encore.... Et effectiement quelque chose arrive ! Une sorte de Demis Roussos, mais en tunique orange, débarque accompagné de sa cour dont une cagole (pauvre fille) occidentale, en toque blanche elle, qui semble très très attaquée ! - Avec son énorme barbe de père Noël (mais noire), sa crinière (le mot n'est pas exagéré) et son allure,229_Les_enfants___fond le type en impose ! Ici, c'est la star ! Ce n'est rien moins que le grand Guru de la place, le maître de l'Ashram d'en face... C'est une vision hallucinante que de le voir débarquer et s'installer sur les marches tandis que son harem (enfin, sa cour...) s'installe un peu plus loin. Immédiatement les chants redoublent et l'entrain des enfants atteint son comble !!! Quelle ambiance incroyable... Nous n'en croyons pas ni nos yeux ni nos oreilles... Puis le guru descend au foyer avec une dizaine de personnes qui n'ont apparemment rien avoir avec la clique orange pour procéder à quelques incantations et jeter des poignées de je ne sais quoi dans le feu. Puis le guru regagne son micro et mène les chants à grand renfort d'Areh Krishnah !!! Les enfants l'accompagnent en se balançant joyeusement, la cagole qui trône non loin du guru et plus à fond que jamais.... Quand à notre groupe de d'occidentales elles sont maintenant à la limite de la transe ! La plus affligeante pleure cette fois à chaudes larmes...

En vérité, et nous en tomberons facilement d'accord, il se dégage quelque chose d'extrêmement malsain de cette cérémonie... Cette230_Le_gourou_tr_ne omnipotence et cette vénération pour ce guru, sa cagole occidentale de service, tous ces enfants instrumentalisés et lobotomisés qui chantent joyeusement. En vérité pour nous, ce n'est ni plus ni moins qu'une secte débectante et ce guru a tout de la panoplie du manipulateur avec ses petits yeux et son allure. Finalement nous ressentons un vrai malaise à regarder tout celà. Et nous pensons aux Beatles qui étaient venus 1 mois à Rishikesh chez un guru. Ils en étaient repartis dégoûtés et désillusionnés reprochant au guru son appat du gain, son attitude pressante vis à vis des jolies disciples. Il lui dédièrent une chanson oùils lui disaient "tu te moques du monde"... C'est exactement à celà que tout ce tralala nous fait penser : cette mise en scène (il y a une énorme caméra qui filme la cérémonie), ces femmes qui l'entourent (dont la cagole, seule en blanc comme pour distinguer une favorite), cette espèce de culte du guru qu'on attend comme un messie, et pire : tous ces enfants formatés... Assurément ce type est un disciple du guru des Beatles ! Et une fois la rigolade et le coté décalé de la scène digéré, il ne nous en restera que cette impression malsaine de manipulation... Je ne suis pas convaincu que ce type ait grand chose à envier à un Gilbert Bourdin ou plus même à un Raël (qui n'est pas un taré)....

Puis viendra l'heure des offrandes au Gange, toujours ces paniers de fleurs avec la chandelle lancés dans le courant du fleuve sacré, scène qui dans la nuit n'est pas dénuée de magie. Inutile de dire combien le moment est solennel en général mais constitue le point culminant de la vie spirituelle de nos trois évaporées de première qui peuvent enfin larguer les amares de leur supertanker... Avec ça, ils peuvent être tranquilles, Krishna va les chouchouter pour le restant de leurs jours... - Puis son altesse le guru quitte la place encadré de sa garde d'amazones... Nous récupérons nos chaussures et partons nous aussi nourrir notre corps et notre esprit. Notre corps  étant largement prioritaire en cet instant précis, nous optons pour le resto où nous devons honteusement  avouer que nous avons  la faiblesse de nos laisser attendrir par des pizzas....
Puis c'est le retour à l'hôtel et le dodo...
Demain sera un autre jour, toujours à Rishikesh !

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Commentaires
P
Super, continuez à nous faire rêver, et surtout Stéphane , ne change pas ton style d'expression.<br /> Quant à nous, nous arrivons, je vais retirer les billets d'avion demain, ensuite restera l'épreuve des visas...mais je ne vois pas pourquoi il y aurait un obstacle.
Le rendez-vous ouzbek
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