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Le rendez-vous ouzbek
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16 février 2008

Gangtok : capitale du Sikkim (24/12/2008)

Lune_et_sommetsNous passons une bonne nuit même si j’ai dû lutter toute la nuit, attaqué que j’étais par des tigres et des ours !!! Il faut vraiment que j’arrête les zoos moi…Mais nous dormons jusqu’à ce que…« POOÊÊÊT ! Boôôôôô. Ouin-ouuin-ouiiiiiinnnn… » Nous sommes réveillés en sursaut par un vacarme assourdissant : celui du chant des cors tibétains, des conques, des trompettes et des cymbales. Un coup d’œil à la montre : il est 5h00 du mat’… Mais ils sont dingues ces types !!!
        Le temps de nous remettre de notre surprise en nous délectant de l’extraordinaire de l’instant : il est 5h00 au coeur du Sikkim et nous sommes réveillés par toutes les sonnailles d’un monastère bouddhiste ! « Merde ! Ils commencent sans nous !!! » - Ni une ni deux nous sautons directement de nos duvets à nos vêtements si vite que je ne suis pas sûr d’avoir eu le temps de toucher le sol. Déjà nous sommes dans la ruehommes_de_gangtok en quête de l’Enchey Gompa, un monastère qui domine la ville juste à côté de l’antenne de télé que nous prenons pour point de repère. La montée est raide et nous prendra 45 minutes au cours desquelles nous croisons de nombreux types qui font leur footing. Inattendu, surtout à une heure pareille ! Nous sommes contraint de demander plusieurs fois notre chemin et toujours des gens chaleureux et sympathiques nous expliquent le cheminement à suivre. Nous tombons notamment sur un monsieur adorable et content de rencontrer des français d’autant qu’il a visité Paris tout récemment, apparemment notre bonne vieille capitale lui a fait forte impression ! Plus loin un militaire de garde devant je ne sais quel bâtiment et qui doit se geler là depuis des heures n’en perd pas pour autant sa gaieté et nous salue chaleureusement en nous souhaitant une bonne journée tandis que quelques longueurs après nous tombons sur un homme aux cheveux longs assis en position du lotus et plongé en pleine méditation en plein milieu de la route… Etonnant…lever_de_soleil
        Par contre le tintamarre qui nous a réveillé est terminé depuis longtemps signe que le monastère n’est pas du tout en ébullition comme nous l’espérions. Nous serons nous levés en trombe pour rien ? Oui et non. Oui parce que de cérémonie nous ne verrons pas. En revanche ce réveil ultra matinal nous permet d’assister à un lever de soleil exceptionnel sur la chaîne du Kanchenjunga. C’est tout d’abord la pleine lune qui projette sa faible lumière bleutée sur les glaces himalayennes, puis le ciel s’éclaircit jusqu’à ce que les premiers rayons de soleils orangées viennent embraser le 3ème sommet du monde et peu à peu tous ses acolytes, c’est exceptionnellement beau !Enchey_Gompa
        Enfin nous franchissons le porche d’entrée du gompa et remontons une allée de 171 moulins à prière agrémentés de chortens et drapeaux à prières et arrivons au gompa lui-même. Ceinturé de moulins à prières le bâtiment est superbe de couleurs vives à base de rouge et de jaune comme tous les gompas que nous verrons. Et toujours le spectacle du lever du jour sur les hauts sommets en toile de fond ! Superbe. Pendant ce temps des types tournent déjà autour du temple en faisant virevolter les moulins qui grincent sur leurs axes, et en jetant des poignées de riz sur les murs. Les premiers moines apparaissent à leur tour dans leurs toges bordeaux sur chemise jaune-orangée, le plus vieux entreprends à son tour de dérouiller les moulins à prières tout en balançant un encensoir, le plus jeune lui est de corvée de balayage des marches du gompa tout en jouant lui aussi de l’encensoir.
        D’un bâtiment un annexe s’échappe une musique claire accompagnée de coups de gong et d’un chant fen_tre_Encheycaverneux. Comment résister ? Nous osons entrer en ôtant nos grolles et découvrons 2 pièces pleines de fidèles au milieu desquels 2 moines assis en lotus récitent des tas de paroles sacrées et jouant du ouin-ouin. Un autel déborde de bouffe et de billets (tous les mêmes !). Pas convaincus de n’être pas indésirables nous ne nous attardons pas et les laissons en paix. Entre temps le soleil est venu allumer le gompa, plus beau que jamais, dans lequel nous pénétrons après en avoir demandé l’autorisation. Le sol est glacial et accueille un jeune homme assis en tailleur qui psalmodie tout ce qu’il peut les mains ouvertes devant le nez tandis que le jeune moine déballe l’argenterie qui accueillera les offrandes du jour. – Les murs, eux sont entièrement peints d’hommes bizarres et de monstres effrayants qui tuent en copulent à tout va sur un fond rouge ! L’un est bleu, a une couronne de crânes et des crocs de Dracula, ventripotent, plus griffu qu’un tigre du Bengale, il écrabouille des hommes et porte une ceinture faite de têtes humaines sanguinolentes… il n’a pas l’air commode le type ! – En face une statue de Buddha se teint m_nage___Enchey_Gompapaisiblement assis en pleine méditation. Nous prenons quelques photos pirates et ressortons.
        Nous attendons un moment dehors, au soleil, espérant qu’une cérémonie se déclenche. C’est alors qu’un type en jaune s’approche de nous et nous offre à manger en nous expliquant que c’était pour les dieux mais qu’il lui en reste ! Non loin des moines passent avec le portable à la ceinture tandis qu’au loin un très vieux moine se dandine sur un banc en chantant et priant, et en tapant dans ses mains probablement pour mettre en fuite quelques démons qui rodaient dans le coin, les fourbes ! Nous profitons de ces instants de magie un long moment avant de nous en retourner sur Gangtok.
        Chemin faisant nous jouissons encore de vues fantastiques sur les montagnes géantes et blanches chorten_encheyavant de tomber sur une serre d’orchidées que nous visitons rapidement. A un chemin un soldat en faction nous salue gaiement ; plus loin une jeune fille nous salue également, nous demande d’où nous venons et nous quitte en nous souhaitant une « merveilleuse journée ». Ils sont plus débordants de gentillesse les uns que les autres ! C’est ainsi que nous atterrissons à un resto où nous engloutissons un plat de pâtes en guise de petit déj’ tandis que je m’invente un passé de moine tibétain au monastère de Rumtek pour la plus grande hilarité de mon amoureuse…
        12h30, nous sommes à la sieste quand le tintamarre de 5h00 reprend ! C’est une conspiration ma parole ! je file dans la rue pour voir, rien… C’est le gérant de l’hôtel qui m’explique alors que ce sont tout simplement des voisins tibétains qui font leur prière sur le toit de l’immeuble voisin !!! Incroyable ! - Puisque nous sommes réveillés autant reprendre notre visite de Gangtok. Ni une ni deux nous filons vers le palais royal mais pour rien, l’entrée est interdite comme nous le stipule une femme flic assise par terre et occupée à tricoter ! Nous passons donc notre chemin en frôlant un monastère où des moinillons torses nus sont de corvée de lessive. – Sous la gare supérieure du téléphérique nousbelette trouvons un sentier qui traverse un bois enseveli sous les drapeaux à prières pour rejoindre la 2ème partie de la ville en contrebas et la gare de départ cette fois-ci.
        C’est là que nous entrons à l’institut de Tibétologie, sorte de musée du bouddhisme tibétain aménagé dans un gompa. C’est endroit superbe mais également extrêmement intéressant. Nous y apprenons ce qu’il faut savoir de la vie de Bouddha et des grands principes de cette religion himalayenne, la signification de la gestuelle de Bouddha et de ses potes, etc… En outre des centaines d’objets et oriflammes anciens sont exposés, c’est saisissant. Nous sommes tout particulièrement fascinés par des fluttes taillées dans des fémurs, des bols rituels taillés dans des crânes humains, de la monnaie ancienne, divers ustensiles sans age Moulins_Encheyet surtout une fantastique collection d’antiques manuscrits bouddhistes ! Ah ! Maman, si tu avais vu ça !!!
        Dans un pavillon annexe est installé un petit musée de photos du 19ème-20ème siècles sur le Sikkim et le Bouthan. Il faut voir la tronche des anglais qui découvrirent cette fascinante région du monde, quel choc culturel ça devait être alors, tant pour les visiteurs que pour les visités ! Le roi du Bouthan évolue avec le temps, les premières photos le montrent pieds nus et en tenue traditionnelles, mais petit à petit il se couvre de médailles britaniques et finit avec des chaussures…
        En quittant cet incontournable endroit nous filons au Do Drul Chorten tout proche. C’est fastoche, il suffit de suivre les moines ! Nous débouchons ainsi sur un immense chorten blanc entouré de moulins àDDG prières qui grinces furieusement sur leur axes ! ici, il y a des centaines de moines, « moinesses » et moinillons qui déambulent dans une grande décontraction ! L’immersion est totale ! Les femmes, dont une bigleuse, tournent sans jamais s’arrêter autour du chorten ; un moine n’en finit pas de faire le tour de son nouveau 4x4 ; les moinillons jouent comme des gosses ; quand aux moines des cuisines ils sont plongés en plein fou-rire ! L’ambiance est surprenante ! On s’attendrait à une grand austérité, à un calme olympien, à une grande ambiance mystique ! Rien de tout cela, c’est un endroit plein de vie. Certains prient, d’autres s’amusent ou discutent… le contraste et étonnant.
        Mais tout à coup tous les moines se mettent en marche comme un seul homme pour rejoindre une grande salle de prière, profitant au passage pour transformer en toupie tout moulin à prière qui se met en travers de leur chemin. Avec notre art consommé du camouflage nous nous mêlons à cette foule jaune et bordeaux, nul doute que nous passons inaperçus ! Néanmoins nous nous arrêtons à la salle de prière et regardons la cérémonie par la fenêtre DDG_c_r_moniegrande ouverte. Nous sommes étonnés de constater que de nombreux moines n’y assistent pas et continuent à divaguer dehors. Je crois en fait que c’est pour les moines non confirmés car une sorte de maître d’école erre entre les rangs, semblant mettre des notes ! Ce qui n’empêche nullement les plus jeunes de bavarder dans les rangs, de ricaner, de jouer en cachette avec les portables ou de se balancer des boulettes de papier… La grande sagesse et la représentation mythique que nous nous faisions de ces moines constamment à le limite de la lévitation en prend un coup !
        Néanmoins dans l’ensemble ça se dandine, ça chante, ça récite ses tantras, le tout étant rythmé par leDDG_moinillon ouin-ouin des cors, gongs et cymbales, et le bom-bom caverneux des tambours. Nous tombons quand à nous en pamoison sur un adorable et minuscule moinillon (il doit avoir 5 ou 6 ans) qui s’emmêle les prières, se mélange les tantras, mais fait montre d’un sérieux imparable malgré son air facétieux. Une sorte de mentor dévoué est chargé de l’aider à s’y retrouver dans ses prières et dans son livre tibétain. – Nous craquons pour lui. Nous nous disons néanmoins que comme toute religion celle-ci n’est ni plus ni moins que du bourrage de crâne commencé au berceau… Mais bon, il a l’air heureux ce gosse, comme ceux qui jouent dehors, et puis au moins il ne vit pas sous une tente en immondices de Delhi ou de Siliguri. C’est toujours ça !
Sommet_et_drapeaux        C’est en taxi que nous regagnons la partie haute de la ville où nous nous immergeons dans le bazar, pas terrible, de Gangtok, aménagé dans une sorte de grand parking à niveaux. Puis, comme c’est Noël, nous filons sur Internet histoire de nous manifester à nos proches qui s’apprêtent à bâfrer sans nous ! Y’a pas de raison, nous optons pour le resto le plus chic de la ville : nous aussi nous réveillonnerons ! Et je profite de ma fuite aux toilettes, à l’étage, pour faire l’andouille et faire glousser Marion toute seule à sa table… Elle doit passer pour une débile !!! lol… Nous nous régalons de cuisine indienne fine et pas trop épicée pour une fois. Nous pouvons alors rejoindre paisiblement notre hôtel pour une bonne nuit de plus.

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