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Le rendez-vous ouzbek
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15 mars 2008

A pied de Ravangla à Tashiding, immersion sikkimaise ! (28/12/2007)

osierLe nuit est meilleure que celle de la veille ce qui n’est pas bien dur. Il fait 11°C dans la chambre ce qui est très supportable. Pourtant je ne suis pas en grande forme : sinus bétonnés, ma de crâne, absence de jus. Mais bon, quand faut y aller ! Le temps de prendre le petit déj’, de me faire une inhalation infructueuse et nous bouclons nos sacs. Il me semble peser un âne mort, dès le départ ce n’est jamais bon signe ! Nous payons et remercions le patron pour la qualité de son hôtel et filons au bazar d’où est censé partir notre chemin. Nous slalomons effectivement dans des ruelles boueuses emmanchées anarchiquement les unes dans les autres, passons à côté de l’église du village qui n’est signalés que par une croix rose en papier qui flotte au vent, traversons une petite passerelle et tombons sur un large sentier dallé : encore une « voiemarion_sur_le_sentier romaine ». Il passe près de la source du village qui a à peine le temps de jaillir d’un rocher pour se retrouver immédiatement noyée sous les immondices… Ils n’ont quand même vraiment aucune notion d’hygiène !
            Et c’est parti pour 1300 de descente une fois encore sur un sentier empierré et aménagé en un immense escalier. J’ai calculé qu’aujourd’hui nous avons du nous taper près de 8000 marches, un enfer pour les cuisses ! Au fur et à mesure de la descente la végétation devient de plus en plus luxuriante, vers le bas ce sera carrément la jungle ! Pour le cheminement des sentes partent dans tous les sens, pas d’indications et pas de cartes.. ; heureusement nous ne femmepassons jamais 10 minutes sans croiser un quidam qui se fait toujours un plaisir de nous indiquer celui qu’il faut suivre. Fastoche ! Nous croisons donc beaucoup de monde que nous saluons immanquablement de « Namaaastééé » traînants qui leur font toujours plaisir et qu’ils nous rendent en riant. Il est amusant de regarder les gamins préparer leur namasté de loin lorsqu’ils nous voient débouler, et une fois fait détaler comme des lapins pour aller raconter leur exploit à la maison ! – Les femmes sont toujours très belles, vêtues de sarees superbes, et comme nous sommes en terre lepcha arborent de gros anneaux d’or travaillées dans le nez.
            Nous traversons ainsi de nombreux villages où il est aisé de repérer celle du riche (en ciment) de celle du pauvre (en bois et en osier tressé) quoique qu’aucune n’ait jamais l’air franchement misérable. Cette descente à travers les villages perdus et un enchantement, il n’y a rien de tel que lacahute marche pour découvrir un pays ! Nos yeux peuvent s’attarder sur tout, nos yeux se croisent, nos sourires aussi, quelques questions, quelques réponses joyeuses, on se salue et survient déjà la rencontre suivante. Les villages se succèdent, tous semblables et tous différents au milieu des champs en terrasse et du bétail. Il est surprenant de tomber régulièrement sur des écoles parfois très grandes au milieu de ces pentes oubliées du monde !
          Le chemin lui-même est balisé de dizaines de chantiers où femmes et enfants assis par terre passent leurs journées à casser des cailloux au marteau tandis que les hommes dallent le portions planes et coffrent les pentes pour aménager des escaliers en pierres ajustées au chantiermillimètre ! Quel boulot ! Dans 1000 ans ces sentiers seront encore là ! C’est dingue de penser à cela en les croisant. Ils travaillent comme ça, dans une ambiance détendue et souriante. Ca discute,ça papote, ça rigole beaucoup. Finalement ces gens ont l’air heureux ! N’est-ce pas là l’essentiel. Leur vie est rustique, simple, sans luxe, mais joyeuse. Loin de la misère de Delhi de ceux qui ont voulu tenter le mirage de la ville… Les maisons sont en bon état et même agrémentées d’allées de fleurs sauvages tandis que les gamins filent au bananier le plus proche en cas de petit creux !
            Et encore je ne suis pas au mieux pour profiter. Je suis sans énergie et me traînerencontre_flerie lamentablement sur le sentier, la tête dans le guidon. Mais au bout de quelques heures d’escalier Marion se retrouve elle aussi au taquet et c’est les jambes flinguées que nous terminerons notre étape du jour. Nous avons de plus en plus l’air de deux vieux crabes rhumatisants. Et eux qui arpentent ces mêmes sentiers en claquette ou pieds nus avec des charges pas possibles sur la tête, le tout en rigolant ! Nous sommes loin du compte avec nos godasses de marche et nos petits sacs à dos… La descente devient réellement interminable, rythmée par les « namasté », la joie des enfants, les images de femmes qui s’échinent à battre le blé ou le riz au fléau sous l’œil du mari qui glandouille assis sur le pas de la porte, les sentier___flancsourires francs de gens contents de nous voir et d’échanger quelques mots. – A chaque croupe franchie nous nous croyons arrivés mais à chaque fois une nouvelle croupe nous est proposée, ça n’en finit jamais. – Enfin nous atteignons le fond et devons traverser un pont suspendu qui brantole tant qu’il peut et est loin de rassurer Marion ce dont évidemment je joue avec sadisme ! Après un dernier village nous faisons une longue traversée à travers les fougères géantes, les lianes et les bananiers, franchissons un passage de sentier de 30cm de large taillé à flanc de falaise et rejoignons une route qui franchit un nouveau grand pont suspendu perché 80 mètres au dessus de la rivière. Marion se lance quand une voiture traverse aussi, ça balance de droite à gauche, ça ondule d’avant en arrière, elle est au paradis ! Une fois sur l’autre rive nous faisons une longue pause casse-croûte. Nous sommes vidés… Aurons nous encore le courage de remonter l’autre flanc de montagne pourindienne_sur_passerelle gagner Tashiding par un autre sentier en escalier ascendant de 600 mètres ?
            Nous n’aurons pas à nous poser la question car un 4x4 s’arrête et nous propose de nous monter ! Nous ne réfléchissons même pas : nous montons ! Il s’agit d’un groupe de musiciens qui se rendent à Tashiding pour animer la soirée des catholiques du village pour célébrer Noël (avec 4 jours de bourre…), festivité à laquelle nous sommes bien entendu conviés ! Sympas ils s’enquièrent de trouver notre Guest-house et nous y conduisent. Nous tombons sur une bicoque complètement pourrie, même pour un indien pauvre, les portes à moitié fracassés, les vitres tombées depuis des siècles… Arghhh. C’est qu’à Tashiding y’a pas tant de dans_la_junglechoix que ça ! Mais ouf, on nous rassure, la guest-house n’est pas le taudis sur lequel est posé la pancarte, c’est la baraque d’en face ! Pas le Carlton mais c’est déjà mieux ! On nous installe dans une vaste chambre assez agréable, rustique mais correcte. Par contre c’est salle de bain au dessus des chiottes et baquet d’eau chaude. La routine quoi… heureusement il fait bon ce soir, il faut dire qu’on est moins haut.
            Tashiding est un village rue très chouette qui est surtout célèbre pour son monastère perché sur une montagnette à 45 minutes de marche. C’est le second plus ancien du Sikkim mais connu pour être à la fois le plus beau et le plus sacré. Reprenant notre courage nous yvieux_chorten_de_Tshiding grimpons mais j’en garde la description pour le lendemain matin puisque nous y retournerons ! Une rude grimpée qui vient s’ajouter à notre dure journée mais la récompense est au bout. Le Tashiding Gompa, c’est quelque chose de fabuleux… Vous verrez demain ! La descente est très difficile pour les jambes et c’est comme 2 handicapés que nous rejoignons le village et notre Guest-house où nous filons à la douche avec notre seau d’eau chaude, dans une sale de bain (enfin….) qui pue la pisse. Puis nous nous trouvons une gargote qui fera office de restaurant en nous apportant quelque chose de bon et de bien gras : pile poil ce qu’il nous fallait ! dehors l’orchestre s’est mis en branle et nous nous dirigeons au bruit vers l’endroit arbre_de_no_ldes festivités. En gros c’est un fête de village comme il y en avait chez nous il y a quelques décennies. C’est sans doute évènement de l’année car out le village est là regroupé autour d’une petite scène squattée par un orchestre d’enfer. Les musiciens sont archi-nuls entre le synthétiseur à la Charly Oleg, le batteur qui ne sait se servir que des cymbales, le percussionniste qui s’excite dès qu’il à 1 coup de doigt à donner…, une des chanteuses en revanche est remarquable. Le présentateur lui est impayable, chaque numéro est précédé d’une présentation sans fin à la fin de laquelle il annonce l’artiste comme s’il s’agissait des Rolling Stones. Et les costards ! Trop fort : bleus avec grosse cocarde jaune fluo, grandiose tout simplement.
            Mais tout le village est là, applaudit, s’enflamme, surtout quand les gamines du village viennent montrer leurs talents en matière de danse indienne. C’est la fête de village quoi, tout le monde est heureux, c’est génial, tandis que les gosses courent et jouent dans tous les coins… Après avoir regardé tout cela avec délice assis dans l’herbe nous finissons par quitter les lieux pour rejoindre notre chambre, rapprocher les lits et sombrer dans un profond sommeil ! Cette journée nous a tués !

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Commentaires
O
Salut les intrépides !<br /> Cela faisait longtemps que je n'avais pas pris le temps de venir faire un petit tour sur votre blog, désolé ! Prunille dort alors j'en profite !<br /> Je constate avec plaisir qu'il y a plein de choses passionnantes à lire et surtout plein de photots de l'autre bout du monde. Cela change de notre quotidien, quoique passionnant aussi mais d'une toute autre façon.<br /> Vous aurez bientôt de nos nouvelles par courrier car on a enfin terminé ce que nous voulions vous faire parvenir mais surprise !!!.<br /> Gros bisous à tous les deux<br /> La petite famille de Balzac
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