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Le rendez-vous ouzbek
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27 janvier 2007

HARIDWAR..... 1er jour (26 décembre 2006)

Curieusement je n'ai pas de souvenirs bien prècis du trajet entre Dehra Dun et Haridwar. Le trajet s'effectue bien entendu dans un bus dont on se demande comment il peut encore rouler mais nous avons maintenant parfaitement intégré ce miracle indien. Comme d'habitude nous nous sommes installé à l'avant sur la banquette du "poste de pilotage", l'expression méritant parfaitement son excessivité ! Et nous arrivons donc à Haridwar ! - Pour info, Haridwar est l'une des 7 villes saintes de l'hindouisme en raison du fait que c'est précisément ici que le Gange - fleuve sacré s'il en est ! - s'extirpe de la chaîne himalayenne, son berceau. Du coup, tout au long de l'année une foule de pélerins vient se baigner ici dans le fleuve et lui faire des offrandes flottantes.

Lorsque nous arrivons nous découvrons immédiatement le Gange qui surprend par sa largeur ! Comment une rivière sortant à peine des montagnes qui lui ont donné naisance peut-il être aussi large ? Et comme en plus il se divise en plusieurs bras son lit est vraiment très étendu, peut-être plus large que la Garonne à Bordeaux, à la différence cependant qu'il est beaucoup moins profond et que son débit doit tout de même en être très très largement inférieur... Notre première impression ?... Nous avons oublié de descendre ! En effet notre bus122_Offrandes_a_Haridwar traverse le Gange et sur la rive opposée à la ville la longe et la dépasse ! Où allons nous ? Je vais demander au contrôleur du bus, je le comprends très mal à cause de son accent abracadabrant mais je vois à son visage qu'il veut me rassurer. Tout à coup nous passons au pied d'une gigantesque statue (au moins 25 mètres de haut) hypra kitch au bord du fleuve, c'est Shiva je crois, mais c'est avant tout surréaliste ! De l'autre côté du fleuve nous devinons ce qui doit constituer le sanctuaire d'Haridwar si l'on en juge par la foule qui déambule au bord du Gange ! Entre les deux rives, une île où se dressent une multitude de tentes faites de bric et de broc. Je crois d'abord à de nouveaux bidonville avant de deviner (à la présence de voitures dont certaines toutes neuves) qu'il s'agit plus simplement de campements de pélerins !

Le bus finit par tourner subitement à droite, traverse de nouveau le fleuve légendaire et pénètre dans la ville que nous n'avons donc fait que contourner ! Ouf !... Nous descendons. C'est une rue animée du plus pur style indien. Nous retrouvons donc une certaine cohue avec une circulation dense et l'incontournable concert de klaxon... Une ville indienne comme les autres ? Ô que non ! Car nous avons tôt fait de tomber sur nos premier hommes hors du commun, les cheveux longs, pieds nus, avec un bâton dans la main, et revêtus d'un simple drap... Images exraordinaires ! Dépaysement inimaginable ! Il est vrai que nous avons tous déjà vu ce genre de personnages à la télévision, ces ascètes, ces sadhus, ces babas... Mais tout à coup nous les avons là, sous nos yeux, qui déambulent dans les rues !!! C'est incroyable ! Nous finissons quand même par monter dans un auto-rikshaw pour rejoindre notre hôtel de l'autre côté de la ville. Le trajet traverse toute la ville, passe devant le sanctuaire, nous en prenons plein les yeux. Trop ! Nous ne savons plus de quel côté regarder... le rikshaw s'arrête, nous le payons et immédiatement un jeune nous accoste et nous propose de nous amener à notre hôtel (que nous avons choisit sur le Lonely Planet...). C'est à deux pas. Nous nous attendions à ce que le type à qui nous n'avons rien demandé nous demande de l'argent mais non, en fait c'est au patron de l'hôtel qu'il en demande mais il se fait envoyer ballader. C'est un endroit génial ! Au fond d'une ruelle calme c'est un superbe jardin bien entretenu, verdoyant et fleuri posé au bord du Gange ! Et au fond de petits bungalows tout en bambou avec un système de fermeture analogue à celui des cellules de médersa, constituent les chambres. Le tout a un charme ravageur. Il en gagne encore uu peu lorsqu'une guenon avec son petit cramponné sur le dos traverse le jardin et escalade le très haut mur mitoyen pour rejoindre quelques congénères sur le toit !!!
A l'accueil le personnel est occupé à regarder un match de cricket qui est incontestablement et de très loin le sport le plus populaire d'Inde. 24h/24h les matchs se succèdenet à la télé !!! L'un d'entre eux nous emmène néanmoins à notre chambre. Mouai, c'est plus reluisant de l'extérieur, les couvertures sont très douteuses, la femme de ménage est probablement en arrêt longue maladie et les moustiques pullulent... Heureusement le Lonely Planet nous parle de chambre avc sdb proprettes... La salle de bain est tout simplement cradissime ! Au point que nous renoncerons à nous y doucher.

119_Rituel_nocturne_a_notre_hotel_d_HaridwarA peine avons nous le temps de poser nos affaires que nous entendons une cloche et des chants dans le jardin ! Nous jetons un coup d'oeil et tombons sur trois types qui attaquent une cérémonie au bord du Gange. L'un porte une petit récipient dont sort une grosse flame qu'il fait danser devant lui au rythme de ses incantations. Deux jeunes sont avec lui et tout ce beau monde fait quelques ablutions, boit un peu d'eau sacrée et agite feu et cloches en récitant des psaumes ou en chantant. Nous nous sommes assis à 1 mètre derrière eux pour assister à tout cela en silence ce qui ne les gène aucunement. Tant mieux ! Nous nous régalons les pupilles et les oreilles bien que complètement abassourdis par cette scène improbable ! La cérémonie se termine après un bon 1/4 d'heure et les trois hindous se retirent. Tout à notre émerveillement nous partons en direction de la ville qui décidémment devrait nous apporter notre lot de surprises et de magie.
La rue qui y mène ne connait curieusement que très peu de circulation, ça nous change ! Pourtant elle mène au sanctuaire comme nous l'aurait de toute façon laissé deviner la densité étonnante et délicieuse d'ascètes de tous poils qui la fréquentent. La rue en question est bordée à sa gauche des petites échoppes habituelles (quoique beaucoup moins bordéliques) et à sa droite d'un haut remblai sur lequel passe la voie ferrée. D'ailleurs un train passe m'offrant la vision pittoresque de wagons archi-bondés avec des grappes humaines suspendues à l'extérieur des voitures par les poignées des portes !!! Encore une de ces visions vues 100 fois sur un écran sans que ça nous surprenne vraiment mais qui, lorsqu'elles deviennent concrètes, revêtent un côté totalement incroyable ! C'est notre 3ème jour en Inde et déjà nos têtes sont pleines d'images fortes pour ne pas dire surpuissantes, incroyables pour ne pas dire hallucinantes ! Quel voyage ! Non mais quel voyage !!!
Nous retrouvons bien vite ces personnages hauts en couleurs, ces sortes d'ascètes... Ce n'est pas descriptible. Et puis au détour d'un virage nos yeux s'équarquillent ! Le remblai est remplacé sur une centaine de mètres par une barre rocheuse dans laquelle des sortes d'ermites en haillons, hirsutes, dread-locks et barbes, enturbannés ont creusé des cavités et tendu quelques bâches, et ils vivent là ! La plus extraordinaire de ces "cavernes" est squattée par un ascète majestueux occupé à faire cuire son repas sur un feu. C'est proprement hallucinant ! Un plus haut il y a même un minuscule et modeste temple semi-troglodithe !

Après 10 minutes d'un trajet pédestre ahurissant nous arrivons au Ghat de Har-Ki-Pairi, LE sanctuaire de la ville. Il paraît que c'est la que131_Har_Ki_Pairi_a_Haridwar Vishnu a fait tomber du nectar céleste... Quel maladroit ce Vishnu !!! Il parait qu'il n'a même pas eu un gage !... Du coup c'est ici que les hindous viennent se laver de leus pêchés dans le courant du fleuve sacré et bien sûr donner un max de pognon aux instances religieuses... En réalité ce bras du fleuve n'en est pas un : c'est un canal de quelques centaines de mètres qui amène l'eau du Gange ici et dont les rives sont aménagées en escaliers pour permettre aux pélerins d'y aller faire leurs abblutions en relative sécurité car le courant y reste fort ! Des deux côtés de longs quais sont aménagés et une foule compacte y déambule ou se baigne dans le Gange dont les rives sont aménagées par des escaliers de béton !
Les quais en question sont le lieu de ralliement de tous les mendiants et solliciteurs en tout genre d'Asie ! Nous y sommes littéralement assaillis et j'ai bien du mal à faire 5 mètres sans avoir quelqu'un de nouveau d'accroché à ma manche ce qui devient vite hautement pénible ! Il y a même des types très officiels avec badges et tout qui nous harcèlent pour que nous donnions de l'argent en contrepartie de quoi il délivrent un recipicé avec tampon et tout et tout !!!... Cela ne fait finalement que confirmer ce que je 130_A_Har_Ki_Pairipense des religions plus intéressées par l'argent de leurs fidèles que de leurs âmes... Un peu plus loin nous avons à peine le temps de nous retourner qu'un type nous poinçonne le front d'un de ces ronds rouges entre les deux yeux ! Ca y est nous sommes des vrais ! En route pour le Nirvana ! Montez sur le porte-bagage !
Un peu partout des vendeurs proposent des paniers en grosses feuilles vertes remplis de pétales de fleurs blanches, oranges et pourpres ainsi que d'une bougie ; ou plus simplement des colliers de fleurs, le tout offrant un spectacle gai et coloré. Ce sont des offrandes que les hindous offriront au fleuve ! Mais pour le moment nous voulons... manger bien sûr ! Nous avons tôt fait de dégoter un petit resto sympa sur Har-Ki-Pairi et y dînons fort bien ! Le resto aurait sans doute quelques remarques désobligeantes si la commission de l'hygiène venait à y passer mais les plats sont très bons et c'est bien là l'essentiel. Tandis que nous mangeons Balthazar, Gaspard et Melchior passent dans la rue ! Je les prends immédiatement en photo ce que l'un d'entre eux remarque... Il prend donc la pose puis une fois mon office fait demande de l'argent ! Je fais mine de ne pas comprendre et il me fera des grimaces durant de longues minutes avant de renoncer...
A la table d'à côté éclate un esclandre apparemment parce que l'addition est plus salée que prévu ! lorsque notre tour viendra nous constaterons nous aussi un certain écart entre les prix de la carte et le prix de la note.... Mais bon. Nous revoilà à déambuler sur Har-Ki-Pairi et illico mes manches se chargent de solliciteurs en tout genres. Et paf ! Comme toujours depuis que nous avons posé le pied en inde, sans qu'on s'y attende c'est l'image choc !
En plein milieu de  l'allée un vieil arbre surgit d'entre les dalles du sol, autour de l'arbre sont tendues des bâches et sous les bâches une134_Un_babane_d_Haridwar___Har_Ki_Pairi espèce de campement permanent fait de tapis et d'objets divers, samovar, narguilé, ustensiles divers et variés. Et là, couché au mlilieu de tout ça, une apparition !!! Un type avec barbe et cheveux hirsutes, à poil et le corps gris car couvert de cendres ! Il est là couché et appuyé sur un coude, un saddhu ! Un vrai, un pur, un dur ! Avec lui sont assis une autre sorte d'ascète en moins extrême ainsi que deux hindous tout ce qu'il y a de plus normal. Ils discutent avec le saddhu qui , impassible, l'air grave semble être considéré comme une sorte de personnage sage et respecté. La scène est d'un autre monde ! Sur quelle planète sommes nous tombés ? Evidemment la photo s'impose mais nous sommes repérés par le saddhu qui d'un signe nous fait comprendre qu"il ne veut pas de photo. Tant pis ! Vous ne le verrez pas. D'autres tentes improvisées abritent d'autres illuminés le long de ce quai. Vais-je encore répéter que nous sommes estomaqués ?

Nous remontons vers les temples du sanctuaire. Il fait maintenant nuit noire et l'ensemble du site est éclairé d'une lumière orangée tandis que des guirlandes d'ampoules multicolores courent le long des bâtiments et temples. Décidémment, le kitch est de rigueur en tout et 142_D_co_int_rieurepartout ! Nous poursuivons notre flânerie et tombons cette fois sur une femme qui refait toute la déco des mains et bras de Marion au henné à l'aide de divers tampons ! Une recommandation : ne pas mouiller pendant 1/4 d'heure. - Combien ça coûte ? Ce que nous voulons... Je me fends de 50 roupies (1 euros). Aux regards des badauds et à la joie excessive manifestée par la femme nous comprenons que nous nous sommes montrés très généreux ! Incroyable et pathétique...  - Encore 10 mètres et nous investissons cette fois-ci dans un panier-offrande. L'heure est solennelle puisque Marion va enfin pouvoir accomplir le geste sacré sur le Gange sur lequel courent déjà des dizaines de petites lumières emportées par le courant. Quelle ambiance, vraiment. Un hindou se porte volontaire pour seconder Marion dans la cérémonie, il prononce sans doute quelques paroles sacrées en arrosant copieusement les mains de Marion de l'eau du Gange... - Qu'est-ce qu'elle a dit la dame ?140_Marion_fait_son_offrande Ne pas mouiller pendant 15 minutes ? Bon ben c'est raté et le henné dégouline un peu partout - Je ne sais quels souhaits elle fait lorsqu'elle lâche son petit panier de pétales dans le courant du Gange. Nous n'avons plus qu'à regarder cette petite flamme vacillante s'éloigner et disparaître avalée par les flots, perdue au milieu de dizaines d'autres petites pointes de feu qui dansent sur la masse noire du fleuve.

Nos yeux n'en peuvent plus ! Il est temps d'aller les faire se reposer. Nous rebroussons chemin et retournons à notre hôtel et à notre chambre de bambou. Nous allumons l'anti-moutiques, nous glissons dans les duvets et c'est des images du jour plein la tête que nous nous laissons glisser au pays des songes...

Bonne nuit et à demain !

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Commentaires
F
Certains choississent Lourdes, d'autres préfèrent Haridwar pour faire pélerinage et offrandes, à chacun sa dévotion......mais que de sensations fortes et un mélange de sentiments à travers ce récit.
Le rendez-vous ouzbek
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