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Le rendez-vous ouzbek
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9 février 2008

Arrivée à Delhi (19/12/2007)

    Aéroport de Tashkent et comme toujours maintenant c’est avec inquiétude que nous faisons la queue au premier poste de contrôleDelhi___main_bazar_au_matin ouzbek, l’expérience nous ayant appris que c’est à la sortie d’Ouzbékistan que les voyageurs sont attendus de pied ferme par des fonctionnaires ultra corrompus devenus tatillons à l’extrême dans une chasse effrénée au bakchich ! (Voir ici : ). Pour cette fois-ci je suis amené dans un petit bureau discret pour une fouille approfondie à la recherche de dollars non déclarés, mais le type en est pour ses frais : c’est Marion qui a le magot et il se trouvera tout maris de ne découvrir sur moi que 4000 malheureux soums (2 euros) dans mon porte monnaie …
    Reste à ne pas louper l’embarquement car l’affichage c’est du grand n’importe quoi, il faut tendre l’oreille pour entendre la bonne femme qui traverse la foule en annonçant une destination, les sourds n’ont qu’à pas voyager ! Nous finissons néanmoins par embarquer pour 3h30 de vol mais le temps se couvre et nous ne voyons guère qu’une mer de nuage qui se dissipe au dessus du Pakistan ou de l’Inde ? - L’arrivée sur Delhi n’a pas besoin d’annonce, l’épais nuage brunâtre et poisseux annonciateur de l’extrême pollution qui règne sur cette mégalopole agitée ne laissant aucun doute à ce sujet. Une fois au sol le nuage de pollution ne nous accordera guère que 200 ou 300 mètres de visibilité : c’est réellement effrayant !
   Delhi___bonne_aventure Le franchissement de la douane indienne ne nous pose pas de problèmes particulier, un papier à remplir, un tampon apposé par un fonctionnaire plus intéressé par ce qui se passe à la télé que par le contenu de notre formulaire, et nous sortons pour être aussitôt assaillis par des types qui s’annoncent chauffeurs de taxi. Nous cédons à l’un d’eux pour un bon tarif non sans avoir bien insisté pour qu’il nous amène à Main Bazar (où nous avons repéré un tas d’hôtels pas chers sur le Lonely Planet) et non à une quelconque agence de voyage comme le veut une arnaque courante.
    Comme partout en Inde, mais a fortiori à Delhi, quitter l’aéroport, c’est quitter une zone protégée, celle de l’Inde financièrement capable de prendre l’avion. De l’autre côté de ce miroir que se trouve l’autre Inde qui aussitôt nous assaille dans son incroyable grouillement, dans un trafic infernal où règne en maître l’insupportable dieu klaxon censé régler une pagaille et une anarchie sans borne. Pourtant, et sans que l’on puisse jamais s’expliquer comment, ça avance !... Lentement (la vitesse moyenne d’une voiture à Delhi est de 15km/h…) mais sûrement. Et au milieu de cette terrible pagaille la misère déjà nous « agresse » ! Les premières heures en Inde sont toujours je pense des heures de malaise.
    Au milieu d’un invraisemblable enchevêtrements d’autoroutes, de bretelles, de ponts, sur des îlots perdus au cœur de la circulation etDelhi_mara_cher des gaz d’échappements de gens ont bâti des tentes faites de bouts de plastiques et autres détritus, et vivent là avec femme et enfants dans un état de crasse et d’hygiène abominables… Ce sont des visions épouvantables rehaussées d’images tragiques comme celle de cette femme qui au milieu des bouchons déambule en brandissant un sanguinolent et purulent moignon de main enveloppé dans un bandage d’une rare saleté en quête d’une aumône. La lèpre sans nul doute, ou une saloperie dans le genre... Lâchement, pour fuir cette réalité qui nous dérange et à laquelle rien ne prépare nous faisons mine de ne pas l’avoir vue implorant à notre fenêtre et essayons d’avoir l’air de discuter, plongés que nous sommes dans ce malaise poignant qui nous étouffe. « Mais qu’est-ce-qu’on fait là ? »…
    Pendant ce temps là notre taxi ne nous emmène dans une ruelle où il veut me faire entrer dans une… agence ! Le cuistre ! Comme je refuse de descendre et réclame d’aller directement à notre hôtel c’est un type de l’agence qui vient à la voiture Delhi___resto_du_cointandis que je m’énerve rapidement, clamant qu’on ne leur a rien demandé en faisant mine de récupérer nos bagages et menaçant de ne pas payer la course en taxi ! Et ça marche : le type de l’agence bat en retraite en ordonnant au chauffeur de nous emmener à bon port. Une heure que nous sommes en Inde et déjà ils ont réussi à nous foutre en boule ! Ils sont forts !... M’enfin, nous finissons tout de même par être déposés à l’entrée de Main Bazar et c’est bien l’essentiel après tout.
    Main Bazar c’est avant tout une ambiance, une sorte d’île à part dans la ville en particulier le soir lorsque, comme c’est le cas au moment de notre arrivée, la rue est interdite à la circulation. Elle est bordée le multiples échoppes et de restaurants bas de gamme surmontés d’hôtel de la même catégorie où déambulent les routards (aux looks les plus…extravagants !) en visite ou en transit à Delhi. Toute la soirée nous nous délecterons du défilé de babas sur le retour et de néo-babas qui tous ont adopté la panoplie de circonstance : sandales et châle indien en passant par les amulettes en couilles d’écureuil et le sac baba en bandoulière qui abrite sans nul doute des cigarettes au contenu qui ne laisse guère de doute ! Nous décernons sans l’ombre d’une hésitation la palme à un occidental de 55-60 ans pieds nus, tenues indienne, cheveux longs et gris tenus dans un bandeau rouge à la Geronimo, look total du gars de 68 qui n’est jamais revenu, assis par terre dans un bistrotDelhi___marchande_au_sol miteux et planté devant son….ordinateur portable ! J’en ris encore.
    Pas étonnant qu’en cet endroit propice aux commerces les plus douteux je sois accosté à plusieurs reprise par des indiens qui ont des « produits de Manali » à me proposer ! Pour les innocents cette ville des montagnes indiennes est LE grand centre de production et donc de trafic de cannabis indien, il faut croire que j’ai la tête de l’emploi  et j’ignore comment je dois le prendre… J’aurais au moins pu avoir la curiosité de m’informer sur le prix !
    Le temps de poser les sacs dans notre hôtel à la propreté douteuse (mais bon, c’est l’Inde…) que nous devons nous rendre à l’évidence : nos estomacs hurlent famine ! Nous pénétrons donc dans le premier restau un peu crade qui se présente (l’Everest je crois qu’il s’appelle) où nous nous régalons néanmoins de la merveilleuse et épicée cuisine indienne en observant le manège d’une souris qui galope sous les tables pour y récolter des miettes. Marion surtout ne la quitte Delhi___Main_bazar_2pas des yeux prête à sauter sur la table et à hurler à la mort si d’aventure elle venait à viser nos chaussures ! – Détail amusant, à la table voisine est installé un groupe de russe dont nous comprenons désormais un peu la conversation ! Ils picolent comme des… polonais ! Et le patron multiplie les aller/retour pour leur porter des choppes roulées dans du papier journal car comme il n’a pas le droit de vendre d’alcool il dissimule le contenu des chopines. Il nous avait d’ailleurs annoncé d’entrée qu’il pouvait nous servir de la bière si on le voulait.
    Le ventre dignement lesté nous pouvons vaquer alors à nos déambulations à travers Main Bazar où toute boutique justifie une halte de Marion : sandales, tissus, objets à la noix, bijoux, etc… Heureusement il y a aussi de vraies boutiques intéressantes et notamment 2 cavernes d’Ali Baba ne proposant quasiment que des objets en bois : assiettes et bols, statuettes, cadres, meubles, tabourets hyper bas, nous n’arrivons pas à en sortir et nous promettons déjà d’y faire une razzia à notre retour ! Lorsque finalement nous partons c’est pour tomber nez à trompe avec un éléphant et son cornac ! Vision surréaliste dans cette mégalopole de plus de 10 millions d’habitants que de tomber sur une scène aussi décalée. Que diable fait ce pauvre pachyderme ici ? C’est là toute la magie d’un pays où à chaque instant et où que l’on soit peut toujours survenir la choses la plus invraisemblable ! Amusé un touriste crie à l’adresse du cornac « taxi ? », celui-ci ne seDelhi___Main_bazar démonte pas et le fait grimper sur l’animal ! En voilà un qui va faire une arrivée remarquée et triomphale à son hôtel !!!
    Soûlés du grouillement, du bruit et de la crasse nous retournons à l’hôtel et commandons un seau d’eau chaude pour nos ablutions ! Car si nous n’avons quasiment rien fait et si nous n’avons passé que 2 ou 3 heures sur Main Bazar, la saleté de Delhi et son extrême pollution a déjà pris possession de nos corps désormais tout crados et poisseux, comme tout le reste. Mais c’est récuré que nous nous glissons dans nos duvets pour notre première nuit qui sera calme une fois main Bazar endormi.
    Malheureusement une mauvaise manipulation lors du chargement des photos nous a fait perdre nos premières photos de cette première journée à Delhi…

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Commentaires
S
le chemin du sacarabée est encore long Maitre Ioda, toute votre grandeur s'exprime dans ce blog! combien d'heures de lévitation Maître pour en arriver là?<br /> Petit scarabée deviendra grand Maître, et la voie du blog il trouvera...
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