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Le rendez-vous ouzbek
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16 janvier 2007

Amritsar, la capitale sikh ! (24 décembre 2006)

Aéroport d'Amritsar... Nous approchons de la porte de sortie. Dehors une marée de turbans sikhs multicolores bouchent toute possibilité de vue sur ce qui nous attend, nous avançons et donc les portes s'ouvrent sur cette Inde que nous allons découvrir.
Première surprise : personne ne nous calcule alors que nous nous attendions à être assaillis et sur-sollicités. Tu parles, tout juste nous accorde-t-on un petit coup d'oeil curieux et furtif ! Non mais c'est vexant quand même !!!!! (lol). Visiblement toute cette foule compacte est là pour accueillir quelques proches ou je ne sais qui d'ailleurs... Pour notre part en revanche nous écarquillons les yeux : nous venons de comprendre instantanément que nous venions de changer de planète. C'est une avalanche de couleurs, des turbans partout et un monde de barbes curieusement et harmonieusement... tressées ! Nous fendons cette foule qui nous ignore. Derrière c'est une alignée de voiture qui ont un air de 4 chevaux sauf qu'elles sont neuves ! La dernière collection de voitures indiennes a un délicieux air rétro... Ce sont des taxis évidemment mais là encore nous ne sommes pas assaillis. L'un d'entre eux vient certes nous solliciter mais ce n'est pas l'infernale nuée ouzbèke. Nous refusons d'ailleurs ses services car nous supputons qu'ils nous demande 10 fois le prix normal... Et puis j'ai lu sur le Lonely Planet que nous pouvion circuler en auto-rikshaw ! Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça peut être mais rien que le nom me fait envisager un truc rigolo. Et nous ne serons pas décu !
En effet nous finissons par dégoter une espèce de triporteur jaune et noir. C'est un engin à trois roues composé d'une cabine de pilote à l'avant avec guidon et petit autel hindou kitch à souhait et d'une banquette derrière dans une petite cabine ouverte aux 4 vents. C'est ce que j'espèrai : un truc rigolo ! Le prix n'est pas très élevé (150 roupies soit 3 euros) pour nous emmener au centre ville et nous montons. Le pilote, barbu et enturbané bien sûr, démarre sa pétrolette comme on démarre une tondeuse à gazon, en tirant sur un câble et nous partons. Bien sûr l'engin est un véritable tape-cul mais quelle rigolade !
004_D_couverte_de_l_auto_rikshawIl doit y avoir une 15aine de kilomètres pour atteindre la gare ferrovière et notre trajet traverse donc les faubourgs d'Amritsar, nous avons donc notre premier contact avec l'Inde profonde. C'est tellement irréel (impression renforcée par cette brume matinale qui se dissipe) que nous le traversons un peu comme en apesanteur. Tiens ! Je n'avais pas songé qu'on roulerait à gauche ! Par contre le style de conduite ultra anarchique n'est pas inatendu ! Tout le monde double tout le monde dans un concert de klaxon. Sur les bords de la route nous sommes tout de suite frappés par la saleté sans nom qui règne partout. Ce n'est qu'une gigantesque décharge sur laquelle sont construites des gargotes crades à n'en plus pouvoir et bien sûr sans ordonnancement. Les gens aussi sont plutôt du genre dégueu mais pourtant toujours vêtus de couleurs châtoyantes ! Sur la route pullulent les auto-rikshaw comme le notre ,certains collectifs pouvant emporter 8 à 10 personnes (si, si ! En tassant très fort !), et les cyclo-pousses eux aussi noir et jaune, ainsi que des chars à boeufs, à vache à bosse ou à mulets, plus raremet à chevaux. Il y a aussi pas mal de vélos sur lesquels sont attachés des tas de gros récipients en cuivre mais nous ignorons de quoi ils sont remplis.
Nous avançons en silence (je parle de nous, pas de la pétrolette qui elle fait un boucan de tous les diables), assomés que nous sommes par le spectacle à la fois désolant et envoûtant auquel nous assistons. La gare enfin, nous descendons et payons notre chauffeur.

Immédiatement un espèce de type un peu rabougri et à moitié moisi nous tombe sur le râble, il veut nous aider ce qui me parait très douteux, il a assurément une idée derrière la tête. Il nous accompagne au bureau de renseignement qui n'en a que le nom car pour avoir une info c'est tout un poème... En plus nous nous faisions une fête d'arriver dans un pays anglophone : enfin nous allions pouvoir parler et comprendre aisément... Espoir tué dans l'oeuf  : ils parlent certes anglais , mais ils ont un accent invraisemblable qui nous pose 1000 difficultés ne serait-ce que pour compendre qu'on nous dit bonjour... Le type rabougri est toujours là s'efforçant à grands renfort de gesticulations stériles et ridicules d'avoir l'air utile !!! Assurément il va nous demander des tunes pour son "aide précieuse"... Nous finissons par nous rendre carrément au guichet de réservation, le petit rabougri toujours accroché à nos basques nous suit docilement tout en essayant d'avoir l'air de nous guider !!! il est impayable ce type ! Nous faisons une queue interminable  d'autant plus que doubler semble faire partie de la religion sikh ! Le rabougri en profite pour disparaître, tant mieux, il était collant le type...
Nous voulions aller à Almora par le premier train. Notre aventure connait immédiatement un revirement total car tous les trains sont complets pour presque une semaine ! Nous ne pouvons évidemment pas attendre. Un conseil de guerre est tenu dans le hall de la gare, au diable Almora et l'Uttaranchal je suggère de prendre le bus pour Dharamsala et l'Uttar Pradesh ; Marion est plutôt d'accord. Mais je découvre bientôt qu'il existe des bus pour Dehra Dun : nos n'avons qu'à prendre ce bus et faire la boucle initialement envisagée en sens inverse en terminant par Almora... Banco ! C'est décidé nous allons faire comme ça ! Pour aujourd'hui nous allons visiter Amritsar et prendre le bus demain matin.
013_Quai_de_la_gare_d_AmritsarNous nous dirigeons vers la sortie en passant sur une passerrelle au dessus des voies sur laquelle campent quelques miséreux et cul-de-jatte qui mendient. Difficile de faire ceux qui ne voient pas mais comment faire autrement ? Ce sont des images dures à encaisser. Sur les quais ça grouille de couleurs et toujours d'enturbanés sikhs, c'est incroyable. Et là, sur qui tombons nous ??? Le rabougri qui illico se recolle à nos basques ! Décidément il vaut mieux attraper des morbacks, on s'en débarrasse plus facilement !!!!! Nous voulons aller à l'office de tourisme flanqués de notre "guide". Arrivés sur l'avenue un sikh propre sur lui nous aborde, nous demande où nous voulons aller et vire vertement notre boulet (merci !)  pour nous amener à l'office et il s'en va.

L'office de tourisme n'en a que le nom ! C'est en fait un vague bureau paumé dans une ruelle introuvable avec  des posters défraîchis aux murs et un type qui ne parle même pas anglais... Pas la moindre documentation, rien. Nous voulons juste l'horaire du bus pour Dehra Dun, après un coup de fil interminable il parvient à nous dire 4 heures du matin.... Marion, la marmote en période d'hibernation, en pâlit d'avance !!! Dehors le cancrelat rabougri et revenu et nous attend !!! Mais il ne va pas nous lacher ce boulet ??? La réponse est non... et le voilà qui empoigne carrément mon sac à dos pour le mettre sur son cyclo-pousse ! Je refuse et le voilà qui s'énerve l'oeil mauvais... Nous faisons mine de l'ignorer et partons en quête d'un Rikshaw tandis que l'autre s'aggrippe à mon sac ! Ca en est trop, je me retourne et lui lance un regard à la Jack Nicholson, le plus psychopathe possible, en lui disant méchamment "now it's enought ! We don't need you at all. Leave us quiet ! Now !"... J'ai du avoir l'air effrayant car enfin il tourne casaque ! (lol) et c'est en rikshaw que nous gagnons le centre-ville.
021_Vue_d_une_rue_d_AmritsarC'est pire que tout ! On devine une ville qui a du être belle et élégante mais dans un tel état de délabrement que ça019_Couple_en_cyclo_pousse_a_Amritsar en est hideux. Le grouillement humain est infernal, c'est un mélange invraisemblable de sikh enturbanés, de couleurs vivent à travers lesquels avancent cyclo-pousses et rikshaw dans un concert de klaxon à la limite du supportable. Tout est extrêmement pouilleux et archi dégueulasse et Marion manque d'ailleurs de peu de marcher sur un rat crevé gros comme une vache ! (bon d'accord, j'exagère un peu mais quand même...). On voit de tout, un type à lunette qui a l'air de Gandhi dans le film, des malheureux partout, cul de jatte ou manchots, les jambes tordues (polio?)... Je suis frappé par la vue d'un pauvre gars assis par terre qui n'a plus que la peau sur les os, il a tout d'un rescapé d'Auschwitz, c'est affreux ! Comment douter qu'il est bientôt mort ? C'est des visions terribles. Tout le long du chemin nous sommes assaillis par les mendiants et les solliciteurs en tous genre, c'est infernal ! L'arrivée à l'hôtel que nous cherchions est une bénédiction pour se débarrasser d'une femme et de ses 2 enfants qui ne nous lachaient plus...

L'hôtel semble correct, la chambre ira dans la mesure où nous dormirons dans nos duvets. Nous posons nos affaires et nous lançons dans une petite sieste... Quand nous nous reveillons dans le bruit perpétuel des klaxons nous décidons de filer voi ce Golden Temple tant vanté et devant l'enceinte duquel nous sommes passés tout à l'heure. Et c'est reparti pour cette immersion dans le grouillement humain d'Amritsar ! Chemin faisant j'avise des chantiers où des femmes portent des tas de briques sur leurs têtes tandis que des hommes les posent, je note également l'allure douteuse des échaffaudages faits de bambous attachés entre eux par soit par de la grosse ficèle soit par l'opération du Saint-Esprit (je suis encore hésitant...) et dont la base repose tout simplement sur de petit sacs de sables ! Faut avoir confiance !!! Cette fois-ci on nous fout la paix (à peu près j'entends) sur le court trajet qui mène au temple. L'entrée est une large et élégante tour percée d'un haut porche d'entrée auquel monte un large escalier, le tout dans une espèce de pierre blanc vif qui doit je suppose ressembler à celle du Taj Mahal ? Les murs extérieurs de l'enceinte abrite un tas d'échoppe qui ne sont pas sans rappeler les boutiques lourdaises, on trouve également une consigne (gratuite) à chausures puisque bien sur il convient de se déchausser. C'est donc pieds nus que nous nous dirigeons vers l'escalier d'entrée gardé par deux sikhs tout d'orange vêtus portant évidemment barbe et turban et armés d'une lance, nous ne pouvons emprunter l'escalier qu'une fois traversé un pédiluve crado. Nous avions bon espoir de chopper la turista en Inde, nous commençons à entrevoir la possibilité de faire coup double avec les champignons ! Ô joie !

041_Nettoyage_au_Goldent_Temple_au_couchantA peine le porche franchi nous changeons de nouveau de planète ! A vu de nez l'enceinte du temple doit faire 200m x 100m et fait le tour d'un immense bassin. En face de nous une autre entrée similaire à celle par laquelle nous venons de pénétrer, à gauche deux grandes tours ressembleraient vaguement à des minarets (vaguement...) tandis qu'à droite nous voyons un grand temple blanc. Mais surtout, en plein milieu du bassin un ponton mène à un fantastique temple rectangulaire. Il est aux deux tiers supérieurs recouvert d'or et brille de mille feux ! La vision est saisissante ! Ca c'est pour le décor mais l'ambiance elle même est saisissante !
De l'autre côté de l'enceinte c'était le désordre, le grouillement, la saleté, le bruit... On franchit un porche et nous atteignons un endroit paisible d'une extrême sérénité. Dans le bassin où d'énormes carpes vivent heureuses les sikhs font leurs rituelles ablutions en buvant de cette flotte douteuse, des hauts parleurs diffusent des chants religieux tandis que des foules de fidèles marchent tranquillement autours du bassin dans le sens des aiguilles d'une montre. Nous leur emboitons le pas, nous sommes subjuqués025_La_foule_au_Golden_Temple ! Les gens sont détendus multiplient les sourires à notre attention certains poussant même jusqu'à venir discuter un peu. Tout autours du bassin courrent des arcades superbes avec un sol en damier de marbre blanc et noir. Certains sont agenouillés et en prière; d'autres en entrant saluent cet endroit hautement sacré, prient et embrassent le sol, il est amusant de voir des enfants de 3 ou 4 ans en faire autant ou apprendre à le faire. Les sikhs arborent tous la barbe que certains tressent ou attachent d'une façon surprenante. Tous sauf les femmes qui semblent en être dispensées!!!! (lol) Ils arborent aussi le turban sikh (cf. photos) et un couteau à la ceinture. Tout cela fait partie des "obligations" de cette religion avec les cheveux longs (mais dissimulés sous le turban), le port du caleçon, etc... Dans des alcôves siègent quelques "éclésiastiques sikhs", immobiles qui lisent des livres sacrés. Quelle ambiance ! C'est incroyable ! Et des figures... Je ne vous dis que ça. Seules les photos peuvent les raconter...
Le sol de marbre mouillé est particulièrement glissant, aussi a-t-on déroulé des tapis tout autours du bassin mais y poser le pied c'est risquer d'y rester collé et son contact est pour le moins désagréable... Sous les alcôves où de nombreuses plaques commémorent les héros sikhs morts dans telle ou telle guerre (notamment contre le Pakistan), de nombreuses personnes attirent notre attention : des 053_Vieux_chiballi_sous_les_arcades_du_Golden_Templesortes d'ascètes, des homme hauts en couleur en prière, des femmes aus sarees chatoyants, des enfants ! Quel tableau ! Une femme glisse et se prend une pelle monumentale ! A peine relevée et sans doute vexée elle s'en prend vertement à sa fille pour une raison que j'ignore... Et tout à mon rire moqueur j'enraye d'extrême justesse une gamelle qui s'annonçait toute aussi spectaculaire !
Autours du bassin nous retrouvons ces gardes du temple sacré en orange et avec lance. Nous sommes visiblement les bienvenus et notre mitraillage photographique ne dérange personne. Au contraire on nous sollicite pour prendre en photo telle ou telle personne, les enfants surtout et c'est une grande joie pour eux de voir le résultat sur l'écran du numérique ! Les gardes oranges armés de lances eux même posent volontiers !

La faim nous tenaillant nous quittons finalement le Golden Temple par la porte opposée et débouchons immédiatement dans la vieille ville072_Notre_premier_resto_a_Amritsar aux rues extrêmement étroites, aussi étroites qu'elles sont crasseuses, c'est dire. Bien qu'elles soient peu engageantes la curiosité nous y pousse ! Partout ce sont des boutiques de 2 x 3m dans lesquelles sont entassés des capharnaüms sans nom baignant dans une saleté repoussante, quelques gargotes toute aussi crades font à manger les 3/4 du temps dans des bains d'huile sans age où l'huile semble parfois plus vieille que la marmite... C'est pourtant dans l'une d'entre elle que nous nous arrêtons attirés que nous sommes par les jolies traces noires sur les assiettes blanches ! Ils sont tout fier de voir des occidentaux dans leur bouï-bouï, c'est sûr que vue la gueule de l'endroit ça ne doit pas leur arriver souvent ! Nous préférons emporter la bouffe et ils nous la glisse dans un sac plastique crado... - Nous gagnons alors un square où sont affalés tout un tas de miséreux pour prendre notre repas... Nous goûtons :c'est hautement dégueulasse ! C'est donc l'occasion de faire preuve de générosité et nous offrons le tout à un pouilleux prétextant que c'est trop épicé pour nous... Il est tout heureux, ça doit représenter un festin pour lui...
Puis nous errons dans quelques ruelles commerçantes du vieux Amritsar. C'est toujours assez sale et pourtant on commence à se laisser prendre par l'ambiance de ces échoppes bordéliques, ce feu d'artifice de couleurs. Les commerçants sont souriants et ouverts, ils déballent toute leurs marchandises avec entrain mais pas un ne se froisse si on ressort les mains vides . C'est un côté très agréable que de ne pas se sentir harcellé par les vendeurs de tous poils. Dans ces ruelles les mendiants sont quasi absent, ils sont donc concentrés autours du Golden Temple et autre lieux touristiques ou spirituels où il y a beaucoup de visiteurs.

Le soir venu nous ne pouvons résister à la tentation de retourner au Temple d'Or pour retrouver sa quiétude et son ambiance incomparable. Toujours les même chants religieux dans les haut-parleurs. Nous rencontrons un dénommé Dav (pas le chanteur hein !...), un sikh pur souche qui nous entretient longuement sur le sikhisme, il est très intéressant. Il nous apprend qu'en fait 4 prêtres se relaient pour psalmodier le livre saint du sikhisme (le Guru Granth Sahib) dont l'original est conservé dans le temple doré. Tous les soirs une cérémonie voit le saint livre rejoindre un autre bâtiment du complexe porté par un visiteur choisi au hasard et pour qui c'est un honneur suprême !!! Il est d'ailleurs arrivé que des touristes se voient confier cette tâche !  Tout en l'écoutant j'ai tout le loisir d'observer comment ils enroulent et attachent leurs poils de barbe, c'est assez extraordinaire. Je me dis que ça doit tirer sur la peau et être désagréable mais bon... Il nous vente évidemment le sikhisme et nous en détaille les obligation et l'ouverture.
Il nous raconte que le sikhisme est une religion monothéiste née au 15ème siècle en réaction à l'hindouisme et à son système de castes et dévelopée par 9 ou 10 gourous successifs qui sont aujourd'hui des saint hommes. Ce monothéisme emprunte aux religions orientales la croyance en la réincarnation pour améliorer son karma (j'y bosse dur ! lol) mais ne connait en revanche pas l'idée de la fin des cycles de réincarnation par l'atteinte d'un quelconque Nirvana... C'est une religion qui a souvent été persécutée et en 1984 encore Indira Gandhi fit prendre le Golden Temple d'assaut !
L'une des grandes valeurs du sikhisme est l'entraide et de nombreux sites sikhs sont également des dispensaires pour les malheureux. Ainsi au Golden Temple existe-t il d'immenses dortoirs gratuits (on peut néanmoins faire des dons) ainsi que des cuisines qui distribuent (toujours gratuitement) des millers de repas chaque jour aux pélerins, aux miséreux et à qui le désire y compris le simple touriste comme vous et moi si ça leur chante pour peu qu'ils acceptent de manger par terre et la promiscuité des dortoirs...
Nous poursuivons notre déambulation au Golden Temple en subissant le froid glacial du marbre sous nos pieds. Toujours cette queue 078_Golden_Temple_dans_la_nuitinterminable sur la passerelle qui mène au temple central couvert d'or ! Toujours la même quiétude, ces gens hauts en couleurs qui marchent tranquillement autours du bassin, ces autres semi-ascètes et sikhs de tous poils en prière, ces fidèles qui boivent l'eau du bassin (et ô surprise : ils n'en meurent pas sur le coup !!!) avant de s'y tremper (en caleçon pour les hommes). En plus le jour tombe et la lumière orangée puis rouge du soleil donne des teintes splendides à l'ensemble ! Les photos promettent d'être belles ! Avec la nuit l'ambiance se fait encore plus extraordinaire et nous restons de longs moments à écouter les chants et contempler le temple d'or illuminé et son reflet dans le bassin... Un peu fatigué je m'approche d'un poteau pou m'y adosser ! Je m'aperçois juste à temps que des indiens sikhs ne cessent de venir le toucher et en faire le tour avec dévotion ! J'ai failli gaffer je crois...

Mais nous avons à nous lever tôt et finisons par quitter ce lieu qui, vous l'aurez deviné, nous a enchanté au plus haut point ! Avant d'aller se coucher nous partons en quête de nourriture surtout que j'ai la dalle ! Nous revoilà replongés dans ce grouillement, cette multitude et cette saleté environnante. Une gamine qui vient mendier porte sur sa tête des lentes grosses comme des asticots, nous sommes épouvantés mais par chance elle ne se colle pas à nos basques !!! Pas de restos ici, j'en suis réduit à prendre un truc d'aspect correct à une charrette au milieu d'une rue. Surprise : c'est plutôt bon même si un peu épicé. Enfin nous reprenons la route de l'hôtel en nous faufilant dans la circulation infernale d'Amritsar et sur les trottoirs où ont été allumés de nombreux feux autours desquels se réchauffent des grappes humaines.
Nous voilà de retour à l'hôtel : qu'elle va être bienvenue cette douche bien chaude pour se débarrasser de toute la crasse accumulée au cours de la journée ! Et bien non ! Perdu ! Le bouton d'eau chaude n'a qu'une fonction purement décorative et c'est à l'eau gelée qu'il nous faudra nous décrotter avant de nous glisser dans nos duvets pour une nuit récupératrice. Sauf que pour dormir il faut attendre fort tard que le concert de klaxon s'achève dehors. Ca finit néanmoins par arriver mais la nuit va décidément être très très courte et c'est beaucoup trop tôt que la montre sonne le réveil : c'est l'heure de partir pour Dehra Dun !!!

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Commentaires
F
Après "Le crabe aux pinces d'or", nous voici pour notre plus grand bonheur avec "Tintin au temple d'or". Merci pour ce partage...
Le rendez-vous ouzbek
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