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Le rendez-vous ouzbek
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14 février 2007

En route pour l'Himalaya : en route pour Nandprayag (29 décembre 2006)

    Avec ces deux journées mémorables à Rishikesh nous clôturons sans le savoir une sorte de première phase de notre voyage. Le départ vers Nandprayag  nous propulsera en plein Himalaya et c'est alors un tout nouveau voyage qui débutera.
    Hier soir (j'ai oublié de le raconter !), juste avant de regagner notre hôtel nous avons voulu aller à la gare ferrovière pour réserver le train de retour pour Amritsar... Rikshaw jusqu'à la ville non touristique, et déambulations infructueuses dans tous les sens pour trouver cette satanée gare, pas deux indiens pour nous indiquer la même direction, nous serons contraints de prendre un autre rikshaw (conduit par deux gamins !) pour aller à la gare... Là, un vrai sketch ! Après avoir fait la queue à un guichet nous tombons sur un type aux dents totalement pourries qui nous envoie à son collègue d'à côté. Re-queue, le type ne comprend rien et nous renvoie au premier guichet... Re-queue pour qu'on nous renvoie au guichet précédent où le guichetier se débarrasse de nous en affirmant sans rien regarder que tout 271_Rishikesh_dans_la_brume_du_matinest complet... Bref, la SNCF indienne, c'est quelque chose...Tant pis ! Nous résolvons le problème simplement : le trajet de retour se fera en bus, na !!!!... Et d'ailleurs à propos de bus, nous voilà donc dans un rikshaw qui nous amène au bus qui nous mènera demain à Nandprayag. C'est le petit matin, le brouillard commence à se lever sur le Gange offrant une superbe ambiance... Nous atteignons sans encombres notre bus : pas de surprise, c'est un tout pouri, une épave à roulettes... Comme nous en avons pris l'habitude nous prenons place sur la banquette latérale de la cabine de pilotage. Mais le départ n'est pas pour tout de suite et nous devons d'abord supporter une bonne femme qui mendie dans le bus. La technique consiste comme toujours à s'incruster en nous parlant tout doucement et en nous touchant ou tirant la manche. Au bout de 30 secondes c'est déjà insupportable !!! Sauf que ça dure 5 minutes même si nous essayons de l'ignorer complètement. Finalement le chauffeur la vire ! Ouf !!! Tranquilles... Et bien non, la voilà qui se met à la fenêtre et qui reprend de plus belle. Cette fois-ci on lui explique bien que c'est "non", mais peu importe, elle insiste ! Nous fermons la fenêtre ? Croyez-vous que ça la fait renoncer ?  Elle la ré-ouvre, une fois, deux fois, trois fois pour pouvoir s'aggriper à mes manches... Je suis obligé d'employer la manière forte en refermant la fenêtre violemment lui laissant à peine le temps d'enlever ses doigts !280_Femme_au_bord_de_la_route_de_Karnaprayag  Illico elle rouspète et me maudit jusqu'à la 15ème génération (au moins...). Ca aura duré 1/4 d'heure avant qu'elle ne nous lache... A peine débarrassé de celle-là c'est une gamine qui prend le relai et s'aggripe à mes manches. Mais là, ma capacité à supporter ce harcèlement est usée et pour la première (et dernière fois) je la vire carrément du bus... Je n'en suis pas très fier, il faut bien le dire, mais bon, vraiment ils ont le chic pour vous faire enrager... Ca : c'est le côté obscur de l'Inde...
    C'est donc avec bonheur que nous démarrons... Encore une bonne dizaine d'heures de bus en perspective mais quelle route !!! C'est tout simplement magnifique ! Cette fois-ci nous sommes vraiment dans les montagnes ! Et voici les premières cultures en terrasses avec ces femmes aux couleurs châtoyantes qui y travaillent, sur les bords de la route des macaques partut, qui alternes avec des femmes chargées comme des mulet (des charges impressionantes !) de feuilles, de branches... Sur quelle planète sommes nous tombés ? A une étape un couple et 276_Et_premiers_villages_de_montagne_avec_leurs_terrassesses deux enfants montent, la femme s'installant à côté de mois. Elle est enceinte et passera le plus clair de son temps à dégobiller par la fenêtre !!! Nous remarquerons plus tard que la plupart des bus sont décorés aux fenêtres de superbes traînées de vomi séché sous les fenêtres !
    ET toujours ce défilé de paysages magnifiques ! Des vallées assez encaissées qui feraient plus penser aux étroites vallées pyrénéennes qu'aux larges vallées alpines... Même si bien sûr ça ne ressemble ni aux Pyrénées, ni aux Alpes ! Le fond de vallée est d'une large rivière : le Gange, de laquelle surgissent des pentes abruptes, plutôt vertes et parsemées de villages entourés de cultures en terrasses. L'observation nous apprend que dans tous les sens partent des sentiers ! Nous le saurons : où qu'on soit, il y a des sentiers partout pour aller partout ! En Inde, croyez moi, on peut improviser complètement ! Le cour du Gange est magnifique avec cette succession de méandres et de rapides pas trop méchants :assurément un must pour le raft comme le confirment la présence de plusieurs bases nautiques.
    Nous finissons par quitter le Gange pour suivre d'autres vallées toujours étroites, peuplées des même singes et des même indiennes chargées comme des mules... Je ne le répèterais jamais assez : les paysages sont merveilleusement beaux ! Le bus trace son chemin sur279_Les_Gange_se_fait_rivi_re_de_montagne ces routes en bien meilleur état que nous ne l'aurions supposé ! LA route est souvent en corniche et les croisement sont parfois angoissants car en cas de loupé c'est direction le Gange, le ravin, bref... Pas besoin de faire un dessin ! - Sur les bords de la route je note avec étonnement que les sentiers de montagne sont largement bétonnés (au moins aux abords de la route) et sont le plus souvent pourvu d'un petit porche qui en montre l'entrée, tandis que des panneaux indiquent quels villages ils desservent. Problème : il faudra apprendre l'indi si vous compter les déchiffrer !!!! C'est fou ! Ces chemins indiqués comme des routes trahissent la présence de tant de villages perdus dans les replis de ces montagnes gigantesques, de toute une vie que nous traversons sans le voir... Pour le moment du moins ! Tous ces départs de sentiers ne sont-ils pas chargés de mille mystères et ne sont-ils pas des invitations à les emprunter pour aller voir les merveilles qu'ils dissimulent ?
    Bien entendu nous traversons de temps en temps de petites villes qui ont un tout autre air que les grosses villes traversées jusqu'à présent. C'est plus paisible, moins grouillant mais toujours pauvre quoique peut-être un peu moins ? Je ne sais pas. EN tout cas ça respire quand même moins la misère. Nous écarquillons les yeux tout le long du voyage tant ce que nous découvrons est dépaysant et attirant. Mais ça a beau être magnifique, quand même, au bout d'un moment ça devient éprouvant. Or voilà justement qu'enfin le bus s'arrête ! Ca y est  nous 275_Premi_res_femmes_dans_les_rizi_ressommes arrivés ! Ouf !... Et bien non. Nous ne sommes qu'à Karnaprayag où nous devons changer de bus. et là, surprise : c'est un bus tout neuf  !!! Ô joie ! Enfin un peu de confort pour terminer... Cruelle erreur : en Inde, avoir un bus neuf est synonyme d'avoir un nouveau jouet ! Et c'est à un véritable rallye que nous avons droit, le chauffeur conduit comme un malade testant la puissance et l'efficacité de ses freins en toute occasion ; et pour tout dire je n'ai pas encore bien compris comment nous n'avons pas visité le lit de la rivière.. CA fait donc du bien quand on descend définitivement... L'endroit est du genre sordide. Dans un fond de vallon austèreet sombre, un pont, 3 échoppes moisies, 4 jeeps et quelques hommes dont pas un ne comprend l'anglais. Un hôtel ? Rêve toujours... Après qu'un type ait essayer de nous arnaquer une quantité consécantes de roupies pour nous emmener au "vrai village" (car nous avons finalement appris qu'il y en a un à 1km) nous embarquons dans une jeep qui nous y mène pour 10 roupies... Voici Nandprayag ! Nous sommes arrivés !
    Nandprayag se résume à une rue bordée des deux côtés d'échoppes plus ou moins attirantess mais assurément crasseuses. Et là, au milieu de ce nulle-part, l'Etat d'Uttaranchal a aménagé un complexe de guest-houses en ferraille. Nous nous y rendons, remplissons les interminables formalités habituelles et découvrons notre chambre. Elle est plutôt pas mal et surtout propre ! Voilà bien un truc innatendu ! Par contre ça a tout d'un frigo ! la nuit s'annonce fraîche car nous sommes désormais à plus de 1000 mètres.
    Mais avant de s'occuper des soucis de la nuit, occupons nous de ceux du soir ! Nous284_Resto_de_nandprayag posons nos sacs et partons en quête du dîner.. Le choix est restreint : nous avons le choix entre une gargote crade et une autre toute aussi crade. Résolument décidés à ne pas quitter l'Inde sans notre petite turista nous choisissons bien entendu la plus douteux des deux ! Les tables et les couverts vaguement lavés, le fourneau improvisé sur le trottoir, l'endroit est d'une rusticité folle, de même que les tenanciers d'ailleurs... Nous vérifions une fois de plus qu'en Inde, plus l'endroit semble douteux, plus nous mangeons bien ! C'est un vrai régal et les patrons sont adorables ! C'est pas tous les jours qu'ils ont des occidentaux à leur table je pense...
    En revenant à l'hôtel Marion me fait remarquer qu'il n'y a pas une seule femme dans ce village. Et effectivement, il n'y a que des hommes... Etrange... Mystérieux... Comment se fait-il que ce village soit dépourvu de femmes ? C'est avec ce mystère non élucidé que nous regagnons notre chambre. A côté il y a un type qui braille... C'est le patron qui fait sa prière du soir... Nous, nous prenons une bonne douche bien chaude... Il est étonnant de trouver dans ce coin perdu une guest-house aussi chouette !!!
    Nous préparons nos duvets par dessus lesquels nous disposons une grosse et loude couverture, c'est qu'il convient d'anticiper sur les températures de la nuit... D'ailleurs on se pèle déjà ! Nous nous couchons sur cette impression bizarre, ce village moche et austère, dépourvu de femmes, trop calme... C'est d'un glauque !!! Que sommes nous venus faire à Nandprayag ?!!!

    C'était sans compter le lendemain !!!

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Commentaires
C
Super ,quel plaisir de te lire ,il me semble etre à cote de toi .Merci pour ces reves ,cher ecrivain
F
Nous voilà au coeur du sujet : la montagne indienne et les sentiers invitant aux pérégrinations. Nous sommes en haleine et déjà séduits par ces premières photos.....
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