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Le rendez-vous ouzbek
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24 mai 2008

Fin du voyage et retour à Siliguri (02/01/2007)

6h00, le bruit de cars qui démarrent me tirent du lit. Dehors c’est complètement bouché et je suis dégoûtésikkim_622 comme jamais : nous aurons décidément joué de malchance avec ces satanés nuages qui nous auront caché les hauts sommets les ¾ du temps et immanquablement à chaque fois que le panorama aurait du être le plus somptueux. Je repartirais donc frustré du Sikkim qui ne m’aura pas offert les vues mythiques que j’attends depuis toujours. Du coup lorsque Marion s’éveille 1 heure plus tard nous décidons de boycotter le Pemayangtse Gompa, bouclons nos sacs et rejoignons les taxis… Hélas le 1er est plein, et le second aussi. On est mal ! Il faut absolument qu’on parte car les heures nous sont comptées ! – Devant notre détresse le chauffeur appelle un pote qui nous dégote 2 places dans une jeep. Ouf ! Nous sommes sauvés.
        Nous pouvons donc nous précipiter pour engloutir un rapide petit déjeuner avant le départ lorsque soudain les nuages se déchirent pour laisser place à une interminable barrière blanche qui se dresse comme les crocs effrayants desikkim_802 la mandibule inférieure de quelque monstre gigantesque. La vision est saisissante, le spectacle fabuleux malgré que le maître des lieux, le Kanchenjunga, soit le seul à refuser de se montrer. Nous quitterons donc Pelling sur la fantastique note de cette image inoubliable.
        Et voila notre jeep sur laquelle on harnache nos sacs tandis qu’un petit vieux adorable et magnifique avec ses cheveux blancs, sa barbe blanche éparse et son costard sale n’échange gentiment sa place pour nous permettre d’être cote à cote. Le chauffeur, lui porte toute la gentillesse du monde sur lui et c’est une joyeuse jeep qui se lance dans la longue descente avec nous devant et toute une famille sikkimaise derrière nous. La première heure de conduite du chauffeur est intégralement consacrée à ses prières, rythmée de grands coups de patins pour éviter d’écraser telle ou telle vague bestiole en accord avec les préceptes qu’il loue, tandis qu’à l’arrière un gamin malade sikkim_783chiale et chialera durant l’intégralité du trajet…
        C’est ainsi que nous désescaladons les pentes abruptes himalayennes, de villages en villages, de vallées encaissées en vallées encaissées, de franchissement de ponts branlants en franchissement de ponts en bambous. La route est effroyablement sinueuse, régulièrement coupée par des glissements de terrain ou des effondrements que des armées de femmes réparent en cassant des cailloux au marteau ! Ici un pont suspendu en construction, là un barrage hydroélectrique avec une pancarte « clean power for ».
        A Jorethang dont un grand mur est couvert d’une fresque représentant les différentes ethnies du coin dans leurs tenues traditionnelles nous faisons une petite escale avant de filet sur Melli, check-point de sortie du Sikkim et d’entrée au Bengale Occidental. On ne peut pas s’y tromper d’ailleurs car comme si le passage desikkim_604 cette fausse frontière était une téléportation, le changement est radical : chaleur moite, bruit, immondices partout, traditionnel bordel indien et bien sûr crasse épouvantable à tous les étages… Nous n’avons pas fait 2 kilomètres mais qu’il est déjà loin le Sikkim !
        Nous n’en finissons pourtant jamais de sortir de cette interminable vallée creusée par une magnifique rivière vert émeraude. Je consulte l’altimètre : 200 mètres. Et pourtant nous sommes réellement en pleine montagne ! Surprenant… Et puis la sortie est soudaine : d’un seul coup, sans zone de piémont, au détour d’un virage, paf ! Nous voilà en plein milieu d’une vaste plaine grouillante de monde et de saleté ; revoilà les rikshaws inadaptés aux pentes montagneuses ; revoilà ces immenses lits de rivière surpeuplés de bidonvilles et de gens qui y cherchent je ne sais quoi mais ramassant des cailloux, fouillant l’eau noire de crasse ou y avant hommes et linge ; revoilà les échoppes miteuses sikkim_633le long des routes. C’est toute l’Inde qui nous explose à la face comme un choc ! C’est quand même fascinant l’Inde !   
        C’est dans ce changement radical d’ambiance qui nous désoriente jusqu’à Siliguri. Siliguri et son grouillement humain, son concert de klaxons, son trafic et bordel indescriptibles. Comme à nos arrivées sur Delhi nous nous sentons perdus, oppressés. Comme lors de nos arrivées à Delhi ou ailleurs, se plonger au cœur de l’Inde et de sa vie nous demande encore une fois un temps dadaptation. A peine descendus du taxi et nous voici assaillis de mendiantes repoussantes et de cyclo-pousses. Fini la tranquillité ! – Nous nous dégotons un hôtel, crade bien entendu mais bon, finalement pas plus qu’un autre ! Puis après un petit crochet en cyclo-pousse par la Poste nous découvrons un havre de paix et de calme, chose impensable à Siliguri ! Un petit resto dans un grand patio qui nous permet de tuer une bonne heure le tout en nous régalant d’une bonne petite… pizza ! Ben oui, on a craqué !
        C’est également ce soir là que nous passons 2h30 dans un cybercafé à discuter sur MSN avec la France.Ah Internet ! Quel miracle ! De retour à la chambre, après une toilette au baquet d’eau chaude (payant) nous nous offrons une pause télé découvrant les dernières nouvelles des suite de l’assassinat de Butho aux émeutes du Kenya. Nous sommes de retour dans le Monde qui ne nous a pas attendu dans son perpétuel et souvent dramatique mouvement…

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