Voilààààààààààà, c'est fini.
Vendredi 05 juin 2009, 16h10, un avion quitte la piste de décollage de l'aéroport de Tashkent.
Moi ? Je suis dedans. Dans la rangée centrale je ne peux pas regarder par le hublot mais de toute façon je ne suis pas sûr que je l'aurais fait. L'avion monte droit dans le ciel et Tashkent s'éloigne à moins ce que ce ne soit moi qui m'éloigne de Tashkent ? En cette seconde précise l'aventure vient de prendre fin.
Trois années se sont écoulées, trois années d'une intensité extraordinaire, d'une richesse inoubliable. Mais trois années qui seront passées comme une traînée de poudre, laissant cette impression de ces rares rêves dont on garde à jamais le souvenir ! Trois années que rien, jamais (sauf Alzheimer un jour peut-être ?) ne pourra effacer.
C'est le coeur lourd que je suis parti. Et la tête chargées d'étoiles et de souvenirs a jamais gravés au fond du coeur. J'avais toujours pensé que le jour du départ serait définitif, qu'il serait un adieu fait à ce pays attachant et aimé. Mais non ! C'est impossible ! Ces derniers jours à regarder la ville pour la dernière fois, le chemin de l'école parcouru pour la dernière fois, le jardin, les tuyaux dans les rues pour la dernière fois. C'était vraiment possible ? Ces 2 soirées d'adieux avec les élèves d'abord, avec les collègues et amis ensuite. cette dernière excapade au bazar, cette dernière poignée de main émue au lipiochnik... Non ! C'est impossible et l'évidence a frappé : nous reviendrons ! Comment pourrait-il en être autrement ? - Comment ne pas retourner acheter un lipiochka au Svetlane Bazar ? Comment ne plus revoir ces personnes qui ont été notre quotidien, nos amis ? Comment ne pas rendre visite à ces élèves que nous avons cotôyé de si près pendant 3 ans et auxquels nous nous sommes tellement attaché ?
Désormais c'est une nouvelle vie qui nous attend ! A la rentrée prochaine nous serons de retour dans les Pyrénées. Nous aurons l'immense joie de retrouver famille et amis si peu vus - pas vus du tout pour certains - depuis 3 ans maintenant. Nous retournerons arpenter avec délices les sentiers et sommets de nos chères montagnes pyrénéennes, les plus belles du monde forcément ! D'autres projets se bousculent déjà dans nos têtes, différents mais non moins riches et palpitants. Une aventure se termine, une autre va commencer !
Mais ce retour à la France aurait été trop brutal ! Quoi ? Nous serions monté dans un avion à Tashkent en se disant "c'est fini" pour en descendre à Paris, 7 heures, plus tard en se disant "ça commence" ? Impensable, trop rapide, trop violent, trop triste... Et si j'ai dû pour la bonne cause faire escale en France pour 2 semaines ce n'est qu'un apparté ! Le 26 juin je reprends l'avion pour Antalya, en Turquie, où je retrouverai Marion... Dans mes bagages les deux vélos qui en deux mois nous permettrons de regagner en douceur et à la force du mollet la France dans une dernière expédition ouzbèque. Un retour progressif et enchanteur nous l'espérons qui à travers la Turquie, la Grèce, les pays d'ex-Yougoslavie et l'Italie nous conduirons vers le plov de Didoche, le 22 août sur les bords du lac Léman...